Le Cirad accueille sous l’égide d’Agropolis Fondation, le docteur Bolanle Otegbayo, professeur à l’université Bowen à Iwo (Nigeria). Chercheuse africaine de renom, elle a pu bénéficier du projet Award (African Women in Agricultural Research Development) dont le financement est assuré par la Fondation Bill-et-Melinda-Gates, et qui relève du programme Genre et Diversité du CGIAR (Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale).
L’objectif d’Award, créé en 2008, est de promouvoir la carrière des chercheuses africaines en les encourageant à œuvrer pour l’agriculture en Afrique et à lutter contre la faim et la pauvreté. 180 scientifiques africaines anglophones (et prochainement francophones) bénéficient grâce à une bourse, de ce programme. « 38 femmes ont été placées en 2011 dans des instituts de recherche, un peu partout dans le monde et pour la première fois en France au Cirad, cette année », explique Karen Homer responsable de la communication Award du Cgiar.
C’est dans ce cadre qu’Olivier Gibert, chercheur à l’UMR Qualisud (Démarche intégrée pour l’obtention d’aliments de qualité), accueille pour plusieurs mois dans les laboratoires « Procédés de stabilisation et de transformation », Bolanle Otegbayo. Il ne tarit pas d’éloge : « C’est l’une des scientifiques les plus reconnues en Afrique pour les recherches sur les propriétés fonctionnelles des amidons et particulièrement sur l’igname et ses produits dérivés » précise-t-il, « Bolanle est arrivée dans nos laboratoires avec 16 variétés d’ignames du Nigeria dont nous étudions aujourd’hui la qualité alimentaire et les applications industrielles potentielles ».
La scientifique récupère en effet des variétés d’ignames cultivées, dont l’acceptabilité par les consommateurs est variable. Elle participe ainsi à l’expansion et à la diversification de ses usages. En effet, si le Nigeria produit aujourd’hui environ 68% en tonnage de la production mondiale totale d’ignames (500 millions de tonnes), sa consommation et les usages alimentaires restent limités et peu diversifiés, induisant une forte volatilité de la demande et des profits aléatoires pour les fermiers.
Outre l’enrichissement mutuel apporté aux chercheurs par les échanges de savoir-faire, le projet Award permet de renforcer le réseau partenarial de caractérisation de la diversité des ressources amylacées tropicales.
Un accord de collaboration entre l’IITA (International Institute of Tropical Agriculture), l’université de Bowen et le Cirad a ainsi pu être formalisé.
En savoir plus
Le site du projet Award
Le site de l’UMR Qualisud
Le site d’Agropolis Fondation
Le site de l’université Bowen
Le site de la Fondation Bill-et-Melinda-Gates
Le site de l’IITA