Bouger, espérer, partir pour revenir. Durant toute la semaine, Afrik ouvre ses colonnes aux jeunes africains. Ces derniers ne parlent plus d’émigration mais rêvent de poursuivre leurs études en Occident pour pouvoir repartir chez eux avec plus de bagage intellectuel. Prisonniers économiques ou jeunes privilégiés, ils sont l’Afrique d’aujourd’hui. Et de demain.
Sofiane, l’Algérien, veut démolir le mur sur lequel il s’adosse toute la journée. Il veut un visa pour… l’Occident. N’importe quel pays. Il veut respirer, s’éloigner, pendant quelque temps, d’une société conservatrice, puritaine. Pour autant, il ne voit pas son avenir hors d’Alger la Blanche.
François, l’Ivoirien, veut aller chez l’oncle Sam poursuivre ses études. Tous les Ivoiriens n’ont pas les moyens, ni la chance, de se rendre aux Etats-Unis. Le futur cadre, de demain, voit son pays débarrassé de « l’ivoirité ». Un pays ouvert et accueillant.
Tout comme est accueillant le Maroc décrit par de jeunes lycéens de Meknès. Ils veulent conjuguer Orient et Occident. Ils mettent tous en avant le besoin d’éducation, d’acquisition des savoirs.
L’Afrique souffre de ses universités mal équipées, inadaptées. Elle souffre de la fracture numérique. C’est grâce à tous ces jeunes qu’Internet prendra sa place sur le Continent. Les étudiants sénégalais ont réclamé et obtenu, au prix d’un mort, plus de moyens pour pouvoir étudier décemment.
On est loin des bagarres idéologiques des années 70, même si le réalisme a encore une odeur de rêve, les senteurs de l’impossible. Les jeunes tendent vers cet impossible réalisme. Diminuer l’écart technologique, humiliant car trop important, entre le Nord et le Sud. Sofiane, François, Marwan, Yankhoba et les autres se battent, à leur niveau, pour rapprocher les frontières virtuelles de deux mondes cloisonnés.