Dans Le Goût de la mangue de Catherine Missonnier, Anna est française, installée à Madagascar depuis trois ans. Sous le charme mystérieux de la Grande Ile, l’adolescente vit sa première histoire d’amour avec un Malgache. Pas facile. En 1956, le vent de l’indépendance souffle et c’est un gouffre qui sépare les communautés malgache et française.
C’était le temps de l’amour, des copains et de l’insouciance. Enfin presque. Difficile d’être insouciante lorsqu’on est française et qu’on vit à Madagascar en 1956, qu’on est adolescente et qu’on s’éprend du plus beau Malgache de l’Ile. Une colonisation française de soixante-dix ans et la répression sanglante de 1947 laissent des traces indélébiles. Des deux côtés. Au milieu des tourments historiques, ceux d’Anna, 15 ans.
Jeune fille libre d’esprit qui lit Les Nourritures terrestres d’André Gide, Claudine à l’école de Colette et Tropique du Capricorne d’Henry Miller. Qui préfère à la compagnie des jeunes Blancs arrogants de son île d’adoption, celle des personnages qu’elle invente pour la pièce de théâtre annuelle de son internat. Pour qui Madagascar et ses habitants restent un mystère envoûtant qu’elle voudrait tant percer. » Quand je suis arrivée ici, Madagascar m’a sauté au coeur. Pour une ex-Bretonne mouillée, ex-Parisienne enfumée, une telle douceur de l’air, une telle rutilance des couleurs, c’était presque trop somptueux. »
Fanja, Léon et les autres
Dans Le Goût de la mangue, Catherine Missonnier décrit avec une plume alerte l’environnement d’Anna : les Bastien (sa famille d’accueil car le lycée est trop loin de la maison de ses parents), grenouilles de bénitier 100% protestantes, les » dieux » qui vivent dans » la sphère de l’aristocratie de la beauté souveraine « , ces Blancs insolents » aussi blonds, dorés, racés et inaccessibles les uns que les autres « , les films indiens sauce Hollywood du Ritz, les ballerines à la Bardot et le regard ombré, alourdi par le Rimmel, à la Rita Hayworth.
Et Fanja, la seule Malgache de la classe qui a un frère étonnant. Léon. Un jeune homme qui lui apprend » que la vie peut avoir plus de goût qu’un roman d’Alexandre Dumas « . Le poids des traditions, des tabous, les préjugés et l’Histoire en marche auront-ils raison de cet amour naissant ? Pour le savoir, les jeunes lecteurs, à partir de leur dernière année de collège, pourront se plonger dans le livre. Pour goûter eux-aussi à cette mangue exotique.
Commander le livre : Le Goût de la mangue de Catherine Missonnier. Editions Thierry Magnier.