Avantage métis


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Flora Coquerel
Flora Coquerel

Métis. Ou enfants de couples mixte. Leurs parcours sont semblables à ceux des autres enfants à une petite différence près. Celle d’avoir à gérer, en se construisant, les apports de deux cultures différentes. Histoires de rejets et d’assimilations.

On a parlé des couples mixtes. Des avantages et des inconvénients. Des ressemblances mais aussi des différences. Il s’agit aussi de ne pas oublier de pousser la curiosité une génération plus loin pour s’intéresser aux résultats de ces alliances particulières. En effet, être enfant de couple mixte n’est pas totalement chose anodine. Encore une fois, les expériences peuvent être incroyablement heureuses ou immensément douloureuses. L’enfant de couple mixte peut soit assimiler sa richesse soit la vivre comme un handicap.

Choisir un camp

« Je n’ai jamais accepté ma double appartenance. Je ne sais pas pourquoi mais je fais un véritable refus de la culture algérienne. Peut-être est-ce parce que je n’ai jamais vécu en Algérie et que je ne connais pas vraiment toutes les valeurs. Moi, je me sens Française et uniquement Française », confie Nadia, une Franco-algérienne. Et pourtant, ses parents n’ont pas fait de différences d’éducation, ils n’ont pas privilégié telle culture plutôt que l’autre. Mais Nadia vivant en France s’est sentie plus attirée par les valeurs françaises.

Dès lors il n’est pas étonnant que la mixité apparaisse parfois comme une douloureuse expérience. Celle d’avoir à faire un choix parmi deux composantes essentielles de soi qui entrent en compétition. La souffrance qui accompagne ces situations est souvent énorme. Et relayée par une partie de la population. « Si tu avais à choisir parmi une des deux cultures, celle de ta mère ou celle de ton père, laquelle choisirais-tu ? ». Quel enfant de couple mixte ne s’est jamais entendu poser cette question ? Comme s’il fallait choisir, comme si un camp était meilleur qu’un autre. Comme s’il était possible de hiérarchiser des cultures.

Simple addition

L’équation est pourtant simple. Aussi vrai qu’un et un font deux, être issu de deux cultures différentes est une richesse. « Je me souviens encore émue d’une soirée de 24 décembre. Ça tombait en plein mois de jeûne du Ramadan. Vers 17 heures nous avons rompu le jeûne avec mon père qui est marocain musulman et puis plus tard dans la soirée nous avons fêté Noël tous ensemble avec ma mère qui est française catholique », confie Soraya, franco-marocaine. Ainsi la plupart des enfants de couples mixtes considèrent que la mixité est un avantage. Un outil supplémentaire pour comprendre le monde et les différences parce que justement ces enfants sont habitués à avoir un double regard sur les choses.

Cela se passe ainsi lorsque les parents ont laissé le choix à l’enfant de se construire et de se faire. « Il faut une dose importante de tolérance, de compromis et d’intelligence dans le couple surtout pour l’éducation des enfants. Il ne faut leur imposer ni la religion ni la culture de l’un ou de l’autre », insiste Christimoh, un Algérien marié à une Française. Ce n’est effectivement que si l’enfant a grandi dans un environnement de tolérance qu’il est à même d’apprécier son métissage. « Ton enfant, c’est ton enfant. Il aura la couleur de l’amour que tu lui donnes. Si c’est une fille fais en une femme debout, sa couleur importe peu. C’est son âme qui choisira l’Afrique, l’Europe… ou le monde. », conclut Nemanja.

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