Sida : aux sources du mal


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Sida (illustration)
Sida (illustration)

Les scientifiques pensent désormais que le virus VIH responsable du sida a fait son apparition il y a des milliers d’années, quelque part dans le golfe de Guinée. L’ouverture du monde après 1945 a provoqué son expansion mondiale, lente puis de plus en plus fulgurante.

Vertigineux rapprochement : c’est ici qu’un humain a respiré, senti, pensé pour la première fois. Et c’est d’ici qu’est partie la première épidémie menaçant les humains de toutes les parties du monde sans exception. Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), la menace la plus grave ayant jamais pesé sur les Africains est née en Afrique, quelque part du côté des actuelles Libreville, Sao Tomé et Yaoundé.

Les chimpanzés partagent 98 % de leur patrimoine génétique avec l’homme, et ces singes sont infectés depuis des centaines de milliers d’années par le VIScpzUS, un virus d’immunodéficience très différent du VIH 1*. Ce virus ne les rend pas malades. En revanche, c’est probablement en manipulant des carcasses de singes infectés que des chasseurs ont, les premiers, été en contact avec le VIS – par le biais de coupures à la main par exemple. Le VIH serait une mutation du VIS.

La revanche du chimpanzé

Les chercheurs de l’université de l’Alabama, à Birmingham aux Etats-Unis, ont établi – sans doute définitivement – que des gens meurent du sida depuis des millénaires dans l’ouest de l’Afrique centrale. L’hématologue Feng Gao confiait sa théorie en janvier dernier à la presse : pendant des siècles, les infections au VIH étaient limitées au Gabon, au Cameroun et à la Guinée équatoriale. Sans beaucoup de contacts avec le monde extérieur, les malades mouraient au village et la prévalence de la maladie stagnait. Ce n’est qu’après 1945 et le développement des visites en Afrique de voyageurs d’autres régions du monde que le sida est devenu, très lentement, une pandémie. Les scientifiques en quête des sources du mal ont déjà découvert la présence du virus dans un échantillon de sang prélevé au Congo en 1959.

Les chercheurs pensent qu’il faudra encore de longues années pour comprendre en quoi un virus inoffensif pour les singes tue les hommes. Seule consolation pour l’instant : la mise en évidence du lien entre VIS et VIH, en mettant fin au braconnage, pourrait sauver de l’extinction plusieurs espèces de singes…

* Le VIH 2 est par contre très similaire à un autre VIS qui touche les singes mangabey.

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