Les appels à la clémence formulés par le pape François n’ont pas empêché l’État américain du Missouri de procéder à l’exécution, mardi 5 octobre, de l’auteur d’un triple meurtre qui souffrait d’importantes déficiences intellectuelles.
Le pape François a pourtant appelé à la clémence, avant l’exécution de la peine d’Ernest Johnson, un Afro-Américain de 61 ans, auteur d’un triple meurtre et qui souffrait d’importantes déficiences intellectuelles, selon ses défenseurs. Cet appel du souverain pontife n’a pas suffi à faire reculer l’État américain du Missouri, qui est passé à l’acte.
En effet, il a été constatée à 18 heures 11 (23h11 GMT) dans la prison de Bonne Terre, que le détenu Ernest Johnson est décédé, après avoir été exécuté, en conformité avec la sentence. L’homme avait tué, de manière violente, trois employés d’une station-service, lors d’un cambriolage, en 1994. Après sa condamnation à la peine capitale, ses avocats avaient multiplié les recours.
Ses conseils s’appuyaient sur une décision de la Cour suprême qui a jugé contraire à la Constitution d’exécuter des personnes souffrant de handicap mental. A la naissance, Ernest Johnson souffrait du syndrome d’alcoolisme fœtal, sa mère ayant bu lors de la grossesse. Mieux, au cours de sa vie, les tests de quotient intellectuel ont toujours été très bas. Il a en outre été établi qu’à l’âge de 15 ans, il ne pouvait pas tracer une ligne droite avec une règle.
Des arguments rejetés par les tribunaux du Missouri, dont les conclusions ont convaincu le gouverneur républicain Mike Parson, qui, lundi 4 octobre, a refusé d’accorder sa grâce à Ernest Johnson, comme le lui demandaient plus de 23 000 personnes, parmi lesquelles un de ses prédécesseurs et deux élus du Congrès américain. Même l’appel du pape François n’a rien pu faire.
En effet, parle canal de son représentant aux États-Unis, le Pape a tenté de convaincre le gouverneur de « suspendre » l’exécution. « Cette requête n’est pas fondée uniquement sur les doutes portant sur les capacités intellectuelles de M. Johnson… Elle repose surtout sur son humanité et le caractère sacré de toute vie », a indiqué le nonce apostolique Christophe Pierre au nom du pape François.
Sans compter que le chef de l’Église catholique a pourtant inscrit, en 2017, une opposition catégorique à la peine de mort dans le catéchisme. Mais visiblement, la position du Pape importe peu aux Etats-Unis où la devise est pourtant « In God We Trust (en Dieu nous croyons) ». Cette devise nationale étant officielle au pays de l’oncle Sam, depuis son adoption par une loi votée par le Congrès en 1956.