Augmentation des prix des billets d’avion entre la France et l’Afrique : une décision controversée


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Un avion de la compagnie aérienne Royal Air Maroc
Un avion de la compagnie aérienne Royal Air Maroc

La hausse probable des prix des billets d’avion entre la France et l’Afrique, conséquence de la décision du gouvernement de Michel Barnier d’augmenter la Taxe de Solidarité sur les Billets d’Avion (TSBA), suscite de vives réactions dans le secteur aérien. L’Union des Aéroports Français (UAF) et la Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers (FNAM) dénoncent fermement cette mesure visant à générer des recettes supplémentaires pour l’État.

Après des réactions similaires de la part d’autres acteurs du secteur, tels que le SNPC, l’IATA, le SCARA, Corsair, Air Caraïbes & French bee, et Air France-KLM, c’est désormais au tour de l’UAF et de la FNAM de s’insurger contre l’augmentation de la TSBA. Lors d’une conférence de presse tenue lundi, les présidents des deux organisations ont exprimé leur opposition aux nouvelles mesures fiscales proposées dans le projet de loi de finances 2025. Ils reprochent au gouvernement d’avoir pris cette décision sans consultation préalable et sans évaluer l’impact réel sur l’industrie du transport aérien et aéroportuaire.

Ils estiment que ces mesures ne répondent qu’à une logique de comblement des déficits budgétaires de l’État, visant à prélever 1 milliard d’euros sur le secteur aérien. Thomas Juin, président de l’UAF, a vivement critiqué l’augmentation des taxes, avertissant que cela pourrait avoir des répercussions désastreuses pour l’industrie aérienne et touristique en France. « À ce rythme, avec toutes ces taxes, il ne restera plus rien à taxer car il n’y aura plus de vols. Quel intérêt de miser sur les Jeux Olympiques si c’est pour ensuite affaiblir l’industrie touristique française ? », a-t-il déclaré.

Détournement des flux touristiques internationaux de la France

Selon lui, la taxation des vols long-courriers inciterait les passagers à choisir des itinéraires alternatifs, en dehors de la France, rallongeant ainsi les trajets et augmentant les émissions de carbone. En outre, cela détournerait les flux touristiques internationaux de la France. Il a également mis en garde contre les effets de la taxation des vols courts et moyens courriers, qui, selon lui, réduiraient la connectivité des régions françaises et affaibliraient leurs économies. En ce qui concerne l’aviation d’affaires, une telle mesure serait fatale et mettrait en péril de nombreuses PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI) qui dépendent de ce secteur.

« Taxer directement les aéroports, par l’intermédiaire de la taxe sur les infrastructures de transport longue distance ou l’augmentation de l’impôt sur les sociétés, c’est aussi réduire leur capacité d’investir dans la transition énergétique, la décarbonation et l’amélioration de la qualité de service », a-t-il ajouté. L’augmentation de la TSBA, qui devrait principalement affecter les passagers des classes « business » et long-courrier, vise à générer près d’un milliard d’euros de recettes supplémentaires.

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