Un rapport publié par le collectif « Féminicides Algérie » met en lumière un phénomène troublant : depuis 2019, l’Algérie a enregistré au moins 261 féminicides, soit une augmentation de 60% en quatre ans. Cette statistique, qui équivaut à une femme tuée chaque semaine, soulève des inquiétudes croissantes quant à la sécurité des femmes dans le pays.
Les causes de ces féminicides sont diverses, allant des motifs passionnels aux crimes d’honneur, en passant par la violence conjugale. Les profils des victimes incluent des jeunes femmes, des mères de famille, et des femmes enceintes, soulignant ainsi leur vulnérabilité.
Les conséquences de ces actes sont dévastatrices. Non seulement ils entraînent un deuil et un traumatisme profond pour les familles des victimes, mais ils contribuent également à instaurer un climat de peur et d’insécurité parmi les femmes algériennes. Le nombre de féminicides est plus important en Algérie qu’au Maroc et en Tunisie. Mais il est largement inférieur à celui qui prévaut en France ou en Italie ou plus de 100 femmes sont assassinées chaque année, soit une tous les trois jours.
Les autorités algériennes prennent des mesures
Face à cette situation, les autorités algériennes ont pris certaines mesures. En 2020, une cellule de lutte contre les violences faites aux femmes a été mise en place, et une loi prévoyant des sanctions plus sévères pour les auteurs de violences a été adoptée. Toutefois, ces initiatives semblent insuffisantes pour endiguer le fléau, dénonce le site Féminicides Algérie.
Des actions concrètes sont nécessaires pour combattre ce phénomène. Cela inclut une sensibilisation accrue à la violence à l’égard des femmes, la promotion de l’égalité des sexes, l’élaboration de programmes de prévention de la violence domestique, l’amélioration de l’accès aux services de santé et de soutien, ainsi que l’application stricte des lois contre les auteurs de violences.
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Dans un contexte régional, l’Algérie se distingue par son taux élevé de féminicides par rapport à ses voisins. Le Maroc, avec 102 femmes assassinées sur la même période, a également adopté, en 2018, une loi contre les violences faites aux femmes. La Tunisie, quant à elle, présente le taux le plus bas des trois pays, et est reconnue pour son avancée en matière de droits des femmes, depuis l’adoption du code du statut personnel, en 1956.
En Europe le taux de féminicide est encore plus élevé notamment en Allemagne, en France ou en Italie. Le site Onu Femmes rappelle que dans sa vie, une femme sur trois sera victime de violence physique ou sexuelle.