Au Togo, les députés élus lors du scrutin du 29 avril sont installés, ce jour. La Ve République devient ainsi une réalité. Ses institutions se mettront progressivement en place en l’espace de douze mois.
Au Togo, la nouvelle Assemblée nationale entre en fonction, ce jour. Composée de 113 députés, le nouveau Parlement, comme celui à qui il succède, est très largement dominé par le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR) qui détient à lui tout seul 108 élus, laissant la portion congrue, 5 postes, à quatre partis d’opposition : l’Alliance nationale pour le changement (ANC), la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP), l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI) et les Forces démocratiques pour la République (FDR). Un nouveau coup de force du parti au pouvoir qui a écrasé l’opposition dont les recours ont été tout simplement rejetés par la Cour constitutionnelle.
Le Togo passe d’un régime semi-présidentiel à un régime parlementaire
Les institutions de la nouvelle République seront mises en place dans les douze prochains mois. Il s’agit d’abord de la seconde chambre du Parlement, le Sénat, dont les membres seront élus par les conseillers régionaux et les conseillers municipaux. Une fois le Sénat en place, les deux chambres pourront procéder à l’élection du président de la République. Le chef de l’État aura désormais un mandat de 4 ans renouvelable une fois. Dessaisi de toutes ses prérogatives, le fauteuil présidentiel devient une coquille vide, une sorte de position symbolique. La réalité du pouvoir est concentrée entre les mains du président du Conseil des ministres, une sorte de Premier ministre. Chef du parti majoritaire à l’Assemblée, il est, lui-même, élu par les députés pour un mandat de six ans, la même durée de mandat que ses mandants.
Un passage en force
Pour les autorités togolaises, ces nouveautés introduites par la Constitution votée par le Parlement sortant à l’époque et promulguée par le chef de l’État visent à renforcer la démocratie. L’opposition et la société civile y voient par contre une manœuvre visant à assurer le maintien au pouvoir Faure Gnassingbé qui cumule actuellement quatre mandats à la tête du Togo. C’est pourquoi des manifestations avaient été initiées dans le pays pour protester contre la révision de la Constitution. Mais, comme d’habitude, le pouvoir de Lomé a empêché ces manifestations et a opéré un passage en force.