Le ministère rwandais de la justice indique que l’arrestation de Paul Rusasebagina était en vertu du mandat d’arrêt signé en 2008 par l’Autorité nationale des poursuites publiques du Rwanda. Cette précision est contenue dans une lettre signée par le procureur général, Johnston Busingye, en réponse aux préoccupations de Carolyne Maloney, membre du congrès américain, dénonçant les procédures dans l’arrestation du « héros » du film hôtel Rwanda.
Dans cette lettre , la justice rwandaise précise que « Paul Rusasebagina n’a été ni enlevé moins encore extradé. Il a quitté Dubaï volontairement en jet privé et c’est lorsque son avion a atterri au Rwanda qu’il a été place en état d’arrestation en vertu d’un mandat d’arrêt de 2008 », peut-on lire dans ce document.
En effet, le 15 décembre dernier, Carolyne Maloney avait adressé une lettre au Président rwandais, Paul Kagame. Dans cette lettre, ce membre du congrès américain avait soulevé de graves préoccupations sur l’arrestation, l’état de la détention et la situation sanitaire de Paul Rusasebagina. En réponse, la justice note que « Paul Rusesabagina a régulièrement accès aux soins médicaux. Donc sa santé est bonne. En tant que citoyen rwandais et belge, et résident aux Etats-Unis, il reçoit des visites consulaires des ambassades de la Belgique et des Etats-Unis en cas de nécessité ».
En outre, la lettre du membre du congrès américain faisait mention d’une demande d’extradition de l’homme de 66 ans. Une demande qui ne passe pas du côté rwandais. « La cour a prévu que son procès commence le 26 janvier prochain. Il sera jugé par la Haute Cour du Rwanda pour les crimes internationaux et les crimes transfrontaliers situées dans le district de Nyanza, dans la province du sud », ajoute la lettre du ministère de la justice.
Notons que le 3 décembre dernier, la chambre de la Haute cour pour les crimes internationaux et transfrontaliers s’était prononcée pour en faveur de la tenue le 26 janvier prochain du procès impliquant les membres du mouvement rwandais pour le changement démocratique- Front de libération nationale (MRCD- FLN), dont Paul Rusasebagina, Calliste Nsabimana, Herman Nsengimana et 18 hommes soupçonnés d’être les présumés auteurs des opérations terroristes meurtrières de 2018.