Après les polémiques sur les violences tantôt attribuées aux islamistes, tantôt aux militaires, un nouvel acteur est implicitement désigné comme responsable des tueries : le crime organisé.
Le massacre de sept douaniers algériens dans le Sud du pays pose la délicate question de la nature des violences en Algérie. Les sept corps découverts dans le périmètre de sécurité établi autour du champ comptent parmi la trentaine de morts violentes attribués aux islamistes, ces derniers jours.
Or rien n’est moins sûr. Selon l’AFP du 23 avril, la mort de ces sept hommes qui patrouillaient dans la zone d’Hassi Massaoud est imputable à l’un des commandos islamistes de l’émir du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), Makhtar Ben Mokhtar.
Etrange, en cette période où selon des rumeurs, reprises par la presse locale, le GSPC entretiendrait des contacts avec le pouvoir. Le quotidien La Tribune d’Alger affirme que ces négociations « pourraient déboucher sur l’élargissement de la grâce amnistiante aux membres de ce groupe qui ne se sont pas rendus coupables de crimes contre les populations civiles ».
Ça ne colle pas
Au cas où ces pourparlers étaient confirmés, ce nouveau coup d’éclat du groupe clandestin, serait bien mal venu.
Pour le quotidien El Watan du 24 avril, les responsables de ces meurtres sont à chercher du côté des contrebandiers de la région d’Hassi El Gassi, située à une centaine de kilomètres au sud d’Hassi Messaoud, ou vers Ouargla.
À l’image du dessin d’El Watan qui représente deux enquêteurs perplexes devant deux panneaux frappés des mentions « voie terroriste » et « voie mafieuse », non loin d’un 4X4 calciné, la constitution de groupes mafieux, très bien armés et déterminés, apparaissant à la faveur des années de guerre civiles et de la libéralisation de l’économie pourrait être le prochain défi du pouvoir algérien, dans ce dossier de la violence qui n’en finit pas d’ensanglanter le pays.