Le Président déchu du Niger, Mohamed Bazoum, a bel et bien tenté de s’évader, selon le procureur général près la Cour d’appel de Niamey.
Le procureur général près la Cour d’appel de Niamey a affirmé Mohamed Bazoum avait bien tenté de s’évader. Salissou Chaïbou a fait état de ces informations, mardi 31 octobre 2023. C’est dans la nuit du 18 au 19 octobre que l’homme, renversé par un putsch, aurait tenté le coup. « Il s’agit de faits réels et non d’une mise en scène comme certains esprits ont essayé de le faire croire », indique le procureur.
« Les services de sécurité ont eu vent de la préparation du plan d’exfiltration du Président déchu et que la surveillance mise en place a confirmé leurs soupçons », a affirmé Salissou Chaïbou dans une déclaration diffusée à la télévision nationale. « Dans la nuit du 18 au 19 octobre, Bazoum, sa famille, sa sécurité et ses cuisiniers, transportant divers colis, ont été interpellés par des agents de la Garde présidentielle », poursuit-il.
Tentative d’exfiltration de Bazoum vers le Nigeria
A en croire le procureur, « ils se dirigeaient vers la sortie du palais ». Les fugitifs espéraient « se rendre, dans un premier temps, dans une maison à Niamey ». Laquelle est identifiée comme étant la propriété de Mohamed Ben Hamaye, un ancien membre de la garde rapprochée de Bazoum. M. Hamaye est présenté comme étant le « cerveau présumé de l’opération ». Ils devaient ensuite regagner Birnin Kebbi, dans le Nord-Ouest du Nigeria, par hélicoptère.
Sauf qu’ils ont été interpellés. Et pas les mains vides, selon le procureur. Salissou Chaïbou révèle, en effet, la saisie d’importantes sommes d’argent en francs CFA et en devises étrangères. De même, des biens précieux dont 2 800 grammes d’or, 333 grammes d’argent et de nombreuses puces de téléphone, auraient été saisis. Ce, après une fouille des colis et une perquisition dans la résidence de Mohamed Bazoum.
Des « images sont envoyées aux Français »
Le procureur général près la Cour d’appel de Niamey évoque un « espionnage et de renseignement sur le dispositif de la Garde présidentielle à travers des prises de vue ». Il a accusé que « les images sont envoyées aux Français par l’ancien président de la République ». Et de révéler que « vingt-trois personnes civiles et militaires ont été interpellées dans le cadre de cette affaire ».
La junte militaire au pouvoir avait accusé Mohamed Bazoum de tentative d’évasion. Non sans pointer du doigt une puissance étrangère. Des accusations d’évasion balayée d’un revers de main par les avocats de l’ancien dirigeant. « Des accusations montées de toutes pièces », avaient défendu les conseils de Bazoum.