La visite de Horst Koehler, le nouveau directeur du FMI, a été l’occasion de « réviser » les résultats de plusieurs injonctions que le Fonds avait faites au pays.
Horst Koehler, l’Allemand nommé en avril dernier à la tête du Fonds monétaire international (FMI) à la suite du Français Michel Camdessus, aimerait en finir avec l’image dogmatique et coupée des réalités de son institution. En tournée en Afrique cette semaine, il a rencontré, hier, le président Joaquim Chissano à l’occasion d’une halte d’une journée à Maputo.
Comme à son homologue Olusegun Obasanjo, président du Nigeria, Horst Koehler a dit au chef d’Etat mozambicain sa volonté que le FMI se fasse moins directif envers les pays du Sud. Le Fonds doit être vigilant quant à ses propres dépenses, mais » il ne continuera pas à construire des conditionnalités qui ne soient pas dans l’intérêt des pays et qui ne les aideraient pas à résoudre leurs problèmes. « Le directeur du Fonds préfère » agir en vue de donner les conseils les plus avisés possibles. «
Urgent d’attendre…
La politique du FMI et la Banque mondiale avait été sévèrement critiquée sur place à la suite de l’écroulement de l’industrie de la noix de cajou. La plupart des usines de transformation de noix de cajou au Mozambique ont dû fermer après la » libéralisation » ayant encouragé les producteurs locaux à faire traiter les fruits en Inde plutôt que chez eux. 10 000 emplois ont été perdus dans cette seule opération.
Le FMI a également contraint le Mozambique à supprimer une surtaxe sur le sucre importé. Si elle se voyait confirmée, cette décision – dont l’adoption conditionnerait la poursuite des aides – constituerait une menace directe pour une économie sucrière en cours de relance.
Horst Koehler a évoqué la question avec Joaquim Chissano. Il l’a ensuite vivement encouragé à attendre les résultats d’une étude de la FAO avant de prendre sa décision finale…