Le bilan des migrants qui ont péri en tentant de franchir la frontière espagnole de Melilla est passé à 37 morts. Le parti espagnol Podemos a accusé le Maroc et a exigé une enquête «immédiate et indépendante» de l’Union Européenne pour situer les responsabilités.
Alors qu’il a été fait état de 23 migrants décédés à la suite de l’assaut de Melilla, lancé vendredi dernier, un nouveau bilan d’au moins 37 morts a, selon le journal Bladi, été établi, suscitant des réactions du côté de l’Espagne. La formation politique Podemos estime que ce drame est la suite logique des accords migratoires avec des gouvernements qui «violent systématiquement les droits de l’Homme». Il fait allusion aux accords conclus entre Rabat et Madrid.
«Nous le défendons depuis le début : le respect du droit international est et doit être non négociable», martèle la formation politique espagnole de gauche radicale qui se dit convaincu que l’assaut de Melilla n’est pas un hasard, d’autant que cet incident se produit à quelques jours du sommet de l’OTAN qui doit se tenir en Espagne. Au menu des discussions, la gestion de la frontière Sud et l’augmentation des dépenses militaires.
Repenser «une politique d’externalisation des frontières et de chantage du Maroc»
Et pour le Podemos, «l’utilisation des droits de l’Homme et des personnes ne peut être autorisée ni comme monnaie d’échange ni comme mesure de pression et de coercition». Pablo Echenique, porte-parole d’Unidas Podemos au Congrès, estime que l’Espagne devait repenser «une politique d’externalisation des frontières et de chantage du Maroc qui génère tant de violence et de souffrance», reprenant les accusations portées par Alger contre Rabat.
Alors que le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, accuse les mafias d’être derrière cet assaut de Melilla, félicitant au passage les forces de sécurité marocaines pour leur coopération avec la gendarmerie espagnole, Enrique López, ministre de la Présidence, de la Justice et de l’Intérieur du gouvernement de la Communauté de Madrid, a appelé le gouvernement à «faire preuve de transparence». Selon lui, «raconter ce qui s’est passé est essentiel» pour la crédibilité du gouvernement de Pedro Sanchez.
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