Au Maroc, Meriem 15 ans, violée et morte en tentant d’avorter


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Photo hommage à #MERIEM
Photo hommage à #MERIEM

Les réseaux sociaux fleurissent de messages de condoléance et de cris de douleur après la mort de Meriem. Une adolescente, violée à l’âge de 14 ans, et morte dans une tentative d’avortement clandestin. 

#MERIEM, c’est le lien de ralliement de toute une population choquée par la mort d’une adolescente. Elle habitait à 15 km de Midelt. au centre du Maroc dans la région de l’Atlas. Violée par un homme âgé de 25 ans qui l’a mis enceinte, elle est décédé le 6 septembre dernier à la suite d’une tentative d’avortement clandestin.

A l’origine du mouvement sur les réseaux, le Mouvement du Manifeste des Hors la Loi. Ce mouvement a été lancé par le Collectif 490 créé au lendemain de l’arrestation de la journaliste Hajar Raissouni pour « avortement illégal » et « relations sexuelles hors mariage », à la fin de l’été 2019. Son nom est une référence à l’article 490 du Code pénal marocain qui punit les relations sexuelles hors mariage. A l’origine de ce Manifeste, on trouve la réalisatrice Sonia Terrab et l’écrivaine franco-marocaine Leila Slimani. Le texte du Manifeste débute ainsi « Nous, citoyennes et citoyens marocains, déclarons que nous sommes hors-la-loi ».

Ce mouvement est dans la tradition du manifeste des 343 en France. Pétition signée par 343 femmes, parue le 5 avril 1971 dans le magazine Le Nouvel Observateur, appelant à la légalisation de l’avortement en France,. Déjà étaient mis en avant les risques médicaux provoqués par la clandestinité dans laquelle se trouveraient les femmes souhaitant y avoir recours. Les 343 Françaises qui avaient signé ce manifeste s’exposaient alors à des poursuites pénales pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement.

Combien de morts encore avant que les lois changent ?

Pour Sonia Terrab, la législation marocaine  met en danger les femmes marocaine et il faut médiatiser les drames pour donner une visibilité aux revendications . « Tant qu’il n’y a pas la pression sociale, tant qu’il n’y a pas la pression de l’opinion publique et de la société civile, j’ai peu d’espoir que ça change. Il faut que la pression vienne aussi des gens, parce que sinon ils vont rester aussi paralysés. »

Depuis, sur les réseaux sociaux tourne #MERIEM en lettres capitales, pour interpeller le gouvernement marocain. En espérant qu’il accepte enfin de faire évoluer ses textes législatifs pour protéger les femmes.

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