Au Maroc les fonds de la reconstruction du séisme d’Al Haouz détournés par des escrocs


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Séisme au Maroc
Séisme au Maroc

Alors que la reconstruction post-séisme mobilise des milliards de dirhams dans la région d’Al Haouz, une affaire d’escroquerie impliquant plusieurs entrepreneurs et agents d’autorité vient d’éclater. Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, révèle l’ampleur du scandale touchant des familles déjà fragilisées par la catastrophe naturelle.

L’affaire principale concerne un entrepreneur de Douar Bouzoug Aït Melloul qui a escroqué 18 familles sinistrées dans les douars Taghzout et Tinmel dans le Haut Atlas marocain. Après avoir perçu les fonds destinés à la reconstruction, il a abandonné les chantiers sans respecter les normes techniques requises pour des habitations en zone sismique. Face à ces manquements graves, les autorités locales ont d’abord tenté une médiation avant de procéder à son arrestation par la Gendarmerie royale.

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Deux autres entrepreneurs sont également dans le collimateur de la justice. Le premier, originaire de Douar Tassa Ouirgane, est actuellement en fuite après avoir floué plusieurs familles du Douar Al Arab dans la commune d’Asni. Le second, venant de Béni Mellal, est accusé d’avoir abandonné neuf chantiers dans les douars Tinzert, Marigha Alia et Laazib, laissant les familles sans logement malgré les sommes versées.

La corruption s’étend aux autorités locales

Le scandale prend une autre dimension avec l’implication d’agents d’autorité. Un mokaddem de Douar Marigha a été révoqué le 2 décembre 2024 pour avoir extorqué de l’argent à des sinistrés, leur promettant en échange un accès privilégié aux aides de l’État.

Deux autres auxiliaires d’autorité font l’objet d’une enquête pour avoir potentiellement facilité les agissements frauduleux du premier entrepreneur mis en cause.

Face à ces abus qui fragilisent encore davantage les victimes du séisme du 8 septembre 2024, le ministère de l’Intérieur a annoncé une politique de tolérance zéro. Des mesures disciplinaires strictes seront prises contre tout agent impliqué, tandis que les victimes sont encouragées à porter plainte pour obtenir réparation.

Cette affaire intervient alors que le programme de reconstruction, doté de 2,7 milliards de dirhams déjà débloqués, est censé apporter une réponse rapide aux besoins des populations touchées par le séisme.

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