Au Maroc, la province d’Assa Zag s’enflamme dans l’indifférence


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La ville d’Assa, dans le sud du Maroc, a été le théâtre de violents affrontements la semaine dernière. A peine relayé par la presse locale, Afrik.com s’en fait l’écho.

« La coupe est pleine ! » A Assa Zag, région de Guelmin Es Smara, dans le sud du Maroc, les diplômés chômeurs ont appelé au soulèvement populaire pour « défendre les acquis sociaux ». Le mercredi 25 septembre, « des manifestants ont été victimes de violences et traînés à même le sol en essuyant toutes sortes d’insultes portant atteinte à la dignité humaine, dans les rues et les avenues de la ville d’Assa Zag au sud du Maroc », selon un communiqué de la Commission sahraouie de défense des droits de l’Homme (CSDDH) de Guelmime et dont le site Lakome détient une copie.

Dans une vidéo parue sur Youtube, la porte-parole des diplômés chômeurs de la ville appelle les « masses populaires d’Assa » à se soulever pour « changer l’histoire ». Elle lance un avertissement au « premier responsable (le gouverneur de la province, ndlr) et à ceux qui le soutiennent que les masses populaires triomphent lorsqu’elles se soulèvent ». Des soulèvements de ce type dans le sud du Maroc à majorité Sahraouie, il en existe plusieurs depuis le début du Printemps arabe. Conscient de la gravité des faits, et afin d’éviter un soulèvement des « masses populaires d’Assa », la section locale du PJD a demandé la révocation du gouverneur de la province, au motif « d’incompétence dans la gestion des affaires locales ».

Alors que les jeunes de la province observaient un sit-in devant la préfecture et l’antenne régionale du ministère de l’Artisanat, le gouverneur, accompagné de responsables locaux des Forces auxiliaires et de la Gendarmerie royale, « a menacé d’un ton ferme d’user de la force publique si les protestations continuaient, fussent-elles pacifiques, ce qui a décidé le comité de médiation à se retirer de la réunion ».

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Assa en état de siège

Cet incident est venu clore le dialogue entamé avec le gouverneur, afin de trouver une issue aux revendications des diplômés chômeurs. Mais c’est surtout la mort du jeune Rachid Chine, tué le 23 septembre dans des affrontements avec les forces de l’ordre qui a mis le feu aux poudres. Le transport du cadavre de l’hôpital vers une destination inconnue avait à nouveau semé des troubles. Selon une source de Lakome, le corps aurait été transporté à la morgue, sur ordre du Procureur du roi.

Une fois n’est pas coutume, l’état de siège et le couvre-feu a été la meilleure des réponses du gouvernement marocain. La province d’Assa Zag est entourée de centaines de véhicules de la sûreté nationale et de l’armée, afin de prévenir un éventuel retour aux tensions.

Ces tensions remonteraient à plusieurs mois, depuis que deux tribus de la région, les Ait Oussi et les Ait Nass, se disputent un point d’eau, et dont les autorités ont du mal à contenir.

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