Au Maroc, la condamnation des rappeurs de « Kbi Atay » saluée par les défenseurs des droits des femmes et des enfants


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Les rappeurs de Kbi Atay
Les rappeurs de Kbi Atay

La condamnation, par la justice marocaine, des rappeurs de « Kbi Atay » a été saluée par les défenseurs des droits des femmes et des enfants. Le verdict contre Youss 45 et Men Grave, qui écopent chacun d’une peine de 2 ans d’emprisonnement ferme, est considéré comme un pas important franchi dans la lutte contre les violences sexistes au Maroc.

Le tribunal de première instance de Fès, au Maroc, a condamné les rappeurs Youss 45 et Men Grave à deux ans de prison ferme chacun et 500 dirhams d’amende pour leur chanson « Kbi Atay ». Cette décision a été saluée par les associations de défense des droits des femmes et des enfants, qui dénonçaient les paroles sexistes et incitant à la violence contre les femmes et les mineures contenues dans le morceau.

Retour sur les faits incriminés

« Kbi Atay » (« Verse-moi du thé ! ») avait connu un succès viral dès sa sortie en décembre 2023, cumulant des millions de vues sur les plateformes sociales. Cependant, la chanson a rapidement suscité une vague d’indignation en raison de ses paroles jugées misogynes, incitant au viol et à l’exploitation sexuelle des mineures.

Face à la controverse, plusieurs organisations de défense des droits humains et des droits des femmes ont appelé au retrait de la chanson des plateformes et à l’ouverture de poursuites judiciaires contre ses interprètes. L’Organisation marocaine des droits de l’Homme et de la lutte contre la corruption a qualifié la chanson de « crime », tandis que l’association « Mat9ich Weldi » a annoncé son intention de poursuivre les rappeurs en justice.

Une condamnation exemplaire

La condamnation de Youss 45 et Men Grave envoie un message fort aux créateurs de contenus et au public marocain : la violence sexiste et l’exploitation des enfants ne seront pas tolérées. Cette décision s’inscrit dans une dynamique de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants au Maroc, et notamment contre les cyberviolences.

La condamnation des rappeurs de « Kbi Atay » constitue une étape importante dans la lutte contre les violences sexistes au Maroc. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour changer les mentalités et prévenir ces violences. Il appartient, dans le même temps, aux autorités marocaines de protéger la liberté d’expression artistique et de trouver un juste équilibre entre la lutte contre les discours haineux et la préservation de la liberté de création.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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