Une trentaine de personnes ont été tuées par l’armée malienne et les mercenaires russes de Wagner à Amassine, dans la région de Kidal, au Mali. Le Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad parle d’une « campagne de nettoyage ethnique systématique ».
Un bilan de 29 morts à Amassine
Selon les sources de RFI, les militaires maliens et les supplétifs russes se positionnés au niveau du château d’eau et n’ont pas hésité à ouvrir le feu sur les villageois venus chercher de l’eau. Des sources du journal dénoncent des boutiques pillées, des maisons incendiées en plus d’une tuerie de masse. Il est fait état de plus de trente villageois, particulièrement des hommes, tous civils, abattus.
Parmi les victimes, quatre auraient été égorgés, les autres carrément immolés dans leur maison. Deux notables liés aux chefferies traditionnelles touarègues locales figureraient parmi les victimes. Selon une source sécuritaire malienne de RFI, un bilan de 29 morts à Amassine est à déplorer. Non sans préciser que ces hommes abattus étaient armés. La source a même qualifié les victimes de « terroristes ».
Accusations régulières contre l’armée et Wagner
Suite à ce drame, le CSP (Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad) a dénoncé une campagne de nettoyage ethnique systématique qui viserait les populations touarègue, arabe et peulh. Le CSP demande aux juridictions internationales indépendantes et aux organisations de défense des droits de l’homme d’ouvrir des enquêtes sur ce nouveau drame. L’armée malienne et ses supplétifs russes du groupe Wagner sont régulièrement accusés de se livrer à de graves exactions contre les civils maliens.
Cet incident renvoie à une tuerie récente survenue, le 2 mai 2024, dans le village de Niamana. Des événements qui se seraient produits dans le cadre d’une vaste opération militaire menée conjointement par l’armée malienne et le groupe Wagner dans la zone. Des civils qui tentaient de fuir ont été abattus par balles, d’autres ont été froidement égorgés. Il est fait état d’un bilan d’au moins 13 civils tués par l’armée et Wagner qui menaient « des opérations d’envergure » dans la région.