Au Ghana, l’Algérie égratigne encore le Maroc sur le Sahara


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Mohammed VI et Abdelmadjid Tebboune
Mohammed VI et Abdelmadjid Tebboune 2

L’Algérie a saisi l’opportunité d’une allocution, lors la 2ème édition des Dialogues sur la prospérité africaine, pour égratigner, une nouvelle fois, le Maroc, sur la question du Sahara occidental.

Le président de la République algérienne n’a pas effectué le déplacement au Ghana, dans le cadre de la 2ème édition des Dialogues sur la prospérité africaine. Mais le dirigeant a fait passer un message d’une grande portée, partageant son engagement à voir le continent tendre vers l’émergence. C’est tous le sens de l’allocution lue en son nom, samedi, par le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali.

Différentes menaces auxquelles est confronté le continent

« La démarche adoptée par l’Algérie dans son interaction avec sa profondeur africaine est claire et constante, fondée sur une approche inclusive multidimensionnelle sous-tendue par le triptyque : sécurité, paix et développement. Une démarche qui tient compte des causes réelles des différentes menaces auxquelles est confronté le continent, qui atteste de la souveraineté des pays », déclare Tebboune.

Cette démarche, insiste le dirigeant algérien, « rejette l’ingérence dans leurs affaires intérieures, quel qu’en soit le prétexte ». Comme une réponse aux autorités maliennes qui accusent Alger d’ingérence dans la cadre de l’Accord de paix signé en 2015. Lequel Accord Bamako vient de dénoncer. Dans son message, le président de la République algérienne est revenu sur des actions posées par son pays en vue de permettre l’émergence du continent africain.

Réalisation des objectifs de développement durable

« L’Algérie a adopté et mis en œuvre de nombreuses initiatives et stratégies pour promouvoir le développement socioéconomique en Afrique, à travers des investissements dans divers domaines », relève le dirigeant de ce pays nord-africain. « L’Algérie, précise encore Tebboune, a affecté, en 2023, un milliard de dollars aux projets de développement en Afrique, à travers l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement ».

Une institution « créée en 2020 aux fins de contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable dans le continent africain », relève la Présidence algérienne. Parmi ces projets, le gazoduc transsaharien qui transporte le gaz nigérian vers l’Europe via l’Algérie et le Niger. Il y a aussi le grand port d’El Hamdania, sans compter le méga-projet de la Dorsale transsaharienne à fibre optique, reliant l’Algérie au Nigeria.

Lancement d’importants projets économiques

« L’Algérie œuvre, également, à lancer d’importants projets économiques, à l’instar de l’approvisionnement de l’Afrique en électricité et du renforcement du réseau des transports vers les pays africains, avec l’ouverture récemment d’une ligne maritime vers le Sénégal. Le Président algérien a rappelé la signature par son pays, en mars 2018, de l’Accord relatif à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Mais aussi la signature des trois protocoles relatifs au commerce des marchandises, au commerce des services et au règlement des litiges. Il a en outre évoqué la loi relative à la ratification de l’accord instituant la zone franche africaine. Pour cela, il rappelle les travaux de l’autoroute qui relie l’Algérie à la Mauritanie et de la transsaharienne qui reliera la Tunisie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Nigeria. Il a, en outre, évoqué les lignes aériennes directes vers nombre de capitales africaines.

« Instaurer la sécurité et préserver la paix et la stabilité »

Le dirigeant a, par ailleurs, cité « l’ouverture de succursales de banques algériennes dans plusieurs pays africains ». Outre l’aspect économique, Tebboune a souligné que l’Algérie « s’engage à soutenir la coordination et la coopération avec les pays africains à tous les niveaux, afin d’instaurer la sécurité et préserver la paix et la stabilité, à travers son rôle central dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et le crime organisé, outre sa présence et son soutien aux diverses structures de coopération sécuritaire africaine ».

L’Algérie rappelle qu’elle « abrite le Centre africain des études et recherches sur le terrorisme qui vise à diriger et coordonner les efforts en matière de lutte contre le terrorisme dans diverses régions d’Afrique et le Mécanisme de coopération policière de l’Union africaine ». Tebboune insiste sur les efforts de son pays à « former des Imams dans les différents pays africains en vue de lutter contre l’extrémisme violent et propager l’islam modéré ».

Un pavé dans le jardin marocain

Abdelmadjid Tebboune boucle son allocution en jetant un pavé dans le jardin marocain. « L’Algérie, indique le dirigeant, qui a lutté pour l’indépendance du continent africain et son émancipation de toutes formes de dépendance et d’exploitation, affirme toujours son soutien aux causes justes dans le monde. En tête desquelles, les questions palestinienne et sahraouie », égratigne le chef de l’État algérien. Un point qui risque de fâcher davantage le voisin marocain.

Surtout que cette sortie du Président algérien intervient au lendemain de la reconnaissance par l’Arabie saoudite de la marocanité du Sahara occidental. Une nouvelle fois, Alger affiche son soutien total et indéfectible au Front Polisario qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental. Malgré tout, Abdelmadjid Tebboune dit croire « en une Afrique politiquement stable, pionnière et prospère sur le plan économique et en matière de développement ».

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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