Au Gabon, les militaires ont expliqué pourquoi ils ont renversé le chef de l’État, ce mercredi. Les putschistes ont en outre annulé le résultat des élections générales qui donnait Ali Bongo vainqueur.
Ali Bongo est déposé par un coup d’État, son fils détenu par les militaires putschistes. C’est la confusion au Gabon où les militaires sont désormais aux commandes. Des vidéos d’Ali Bongo, le regard hagard, circulent en boucle. Le dirigeant est en situation de détresse, ne sachant pas où se trouvent certains membres de sa famille. Des manifestations de soutien aux putschistes ont eu lieu à travers ce pays d’Afrique Centrale.
Un homme est porté en triomphe. Il s’agit du chef de la Garde républicaine, le général Brice Oligui Nguema. Selon Le Monde, le gradé pourrait devenir le nouvel homme fort du pays. « Nous allons nous retrouver à 14 heures… Dégager un consensus… Émettre le nom de celui qui va conduire la transition », a indiqué au journal Le Monde, le général Brice Oligui Nguema, chef de la Garde républicaine. L’homme justifie pourquoi Ali Bongo a été déposé.
Une « marionnette présidentielle » ?
« Vous savez qu’au Gabon il y a une grogne et, au-delà de cette grogne, il y a la maladie du chef de l’Etat. Tout le monde en parle, mais personne ne prend ses responsabilités. Il n’avait pas le droit de faire un troisième mandat, la Constitution a été bafouée, le mode d’élection lui-même n’était pas bon. Donc l’armée a décidé de tourner la page, de prendre ses responsabilités », a justifié le général Brice Oligui Nguema.
Evoquant le sort réservé au Président déchu, les militaires rassurent : « c’est un chef d’Etat gabonais. Il est mis à la retraite, il jouit de tous ses droits. C’est un Gabonais normal, comme tout le monde ». Les réactions ne manquent pas à l’international, notamment en France. Jean-Luc Mélenchon, patron de la France insoumise, a réagi. « À présent, le Gabon n’a pu se débarrasser de sa marionnette présidentielle que par une intervention de ses militaires », a-t-il dit, non sans jeter un pavé dans le jardin du Président français.
Mélenchon attaque Emmanuel Macron
« Macron aura, encore une fois, compromis la France dans un soutien jusqu’au bout à l’insupportable. Les Africains tournent la page », a dit Mélenchon. Auparavant, l’opposant avait déploré : « Aucune alerte n’aura été entendue». Pour sa part, François Hollande a déploré « l’absence de réactions suffisamment nettes, y compris de la France, lorsqu’il y a eu le premier coup d’État au Mali ».
« Pendant des années, il y a eu des processus électoraux en Afrique », relève l’ancien Président français. « Et nous pensions tous qu’il y aurait l’installation d’institutions solides. On voit qu’il n’en est rien », a relevé Hollande qui estime qu’il y a « une forme d’acceptation ». Ce qui, selon lui, a fait que « les militaires se sont enhardis ». Pour l’heure, au Gabon, les militaires se préparent à une réunion visant à désigner le chef de la Transition.