En attendant l’annonce des résultats de la Présidentielle au Gabon, la plateforme d’opposition Alternance 2023 a décidé de mettre en place son propre système de collecte des résultats.
En 2016, l’annonce des résultats de la Présidentielle gabonaise avait provoqué une crise post-électorale sans précédent. Avec un jour de retard sur la date annoncée, la commission électorale annonçait la victoire d’Ali Bongo, justifiant celle-ci par une avance de 5 000 voix. Mais en y regardant de plus près, les résultats dans le Haut-Ogooué (un taux de participation de près de 100%, 95 % des scrutins en faveur d’Ali Ondimba Bongo) avait fait dire à l’opposant Jean Ping qu’il s’était vu voler sa victoire. Le gouvernement avait coupé internet et des violences avaient éclaté, durement réprimées.
Internet coupé
Sept ans plus tard, rien n’a changé, ou presque. Cette fois, les autorités ont décidé de couper l’internet, le jour du scrutin, et décrété un couvre-feu. Elles ont également interdit aux journalistes et aux observateurs d’assister au vote. Officiellement, le Centre gabonais des élections (CGE) serait actuellement en train de centraliser les résultats. Aucune date d’annonce des résultats n’a été planifiée. Mais avec l’internet coupé, nul doute que la transmission des résultats devrait prendre plus de temps qu’en 2016. Il avait fallu, à l’époque, attendre quatre jours. L’opposition, elle, ne compte pas attendre les bras croisés.
La plateforme d’opposition Alternance 2023 a, en effet, décidé, de son côté, de compiler elle-même les résultats. « Faute d’internet, nous avons mis en place un système d’envoi des résultats par SMS », indique une source au sein d’A23. La coalition d’opposition a déployé des scrutateurs un peu partout dans le pays, qui récupèrent les procès-verbaux et transmettent les résultats au QG de Libreville. Une plateforme internet, Élections Gabon, a été mise en ligne, ce dimanche matin, pour diffuser les résultats, province par province. Mais déjà, des attaques ont été observées. « Nous sommes en train de régler cela, mais nous subissons des attaques, toutes les dix à quinze secondes, de la part du pouvoir », affirme un technicien. La guerre des résultats risque d’être disputée…