Après Human Right Watch, la Commission d’enquêtes des Nations Unies hausse le ton face aux abus des droits de l’Homme au Burundi.
Les abus des droits de l’Homme au Burundi suscitent la réaction de plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme. Ce jeudi 11 mars, la Commission d’enquêtes des Nations Unies a indiqué que « la situation actuelle » dans ce pays « est trop complexe et incertaine, pour pouvoir parler d’une véritable amélioration », a déclaré Doudou Diène, Président de cette commission. D’après lui, la situation des droits de l’Homme reste « confuse empreinte d’incertitudes », malgré le changement du régime politique.
En juillet 2020, Evariste Ndayishimiye avait promis de faire du respect des droits de l’Homme sa priorité. Durant les premiers jours qui ont suivi son ascension à la magistrature suprême, le chef de l’Etat burundais avait montré son engagement dans la lutte contre les abus des droits de l’Homme.
« Des premiers gestes symboliques et ponctuels ont bien eu lieu, mais ces derniers, tout comme les déclarations d’intention du Président Ndayishimiye, ne sauraient suffire à améliorer durablement la situation », reconnait M. Diène, tout en fustigeant le fait que « les abus ont continué à être commis, notamment à la suite des nombreux incidents sécuritaires qui ont eu lieu depuis l’été 2020 ». Des propos relayés dans les colonnes du portail des Nations Unies.
« La gravité de la situation »
D’après la Commission d’enquêtes de l’ONU, l’impunité, l’absence d’un système efficace de contrôle de la légalité, les agressions criminelles des Imbonerakure (mouvement de la jeunesse du parti au pouvoir) ainsi que la découverte de corps sans vie sont entre autres, les abus des droits de l’Homme dans ce pays. Face à ce tableau, cette commission déclare que : « le gouvernement doit reconnaitre la gravité de la situation et y remédier ».
« Allégations mensongères »
En réaction, le gouvernement burundais par de truchement de Renovat Tabu, son représentant permanent auprès de l’ONU a qualifié les inquiétudes de la Commission d’enquêtes de l’ONU « d’allégations mensongères et politiquement orientées, formulées à son encontre ». Par ailleurs, il a réaffirmé l’engagement du pouvoir en place dans l’amélioration de « la bonne gouvernance, la santé publique, la justice pour tous, la santé publique et la lutte contre la pauvreté ».