Le tribunal chargé de juger 28 suspects dans le procès des attentats du 11 mars 2004 à Madrid a acquitté, lundi, sept accusés – dont l’un des principaux suspects : Rabeï Osmane Sayed Ahmed, dit Mohamed l’Egyptien. Trois personnes ont chacune été condamnées à 40 000 années de prison pour assassinat et tentatives d’assassinats terroristes.
Vingt-et-une condamnations et sept acquittements. C’est le verdict que l’audience nationale espagnole, chargée de juger les actes terroristes, a rendu ce mercredi dans le procès des attentats du 11 mars 2004 à Madrid. Le jugement de 600 pages a rappelé que la dizaine de bombes, qui avaient ciblé quatre trains bondés, ont fait 191 morts et plus de 1 800 blessés. Après cet historique, les juges Javier Gomez Bermudez, Alfonso Guevara et Fernando García Nicolás ont énoncé leur décision, clôturant ainsi cinq mois de procès.
Acquitté en Espagne, condamné en Italie
Le verdict, qui concernait 28 accusés, pour la plupart marocains, a réservé une surprise de taille. Sept accusés ont été acquittés de toutes les charges qui pesaient contre eux. Parmi eux figure Rabeï Osmane Sayed Ahmed, dit Mohamed l’Egyptien, considéré par les enquêteurs comme l’un des cerveaux des attaques. L’homme avait d’ailleurs alimenté les soupçons en se vantant dans une conversation téléphonique d’être derrière les attentats. Incarcéré en Italie pour « association de malfaiteurs à des fins de terrorisme international », il avait condamné les attentats devant la cour – où il a plaidé non coupable, comme les autres accusés. En apprenant son acquittement depuis Milan, Mohamed l’Egyptien, condamné en appel en Italie à huit ans de prison dans une affaire de terrorisme, aurait pleuré puis prié.
Trois des huit autres principaux suspects n’ont pas eu la chance de Mohamed l’Egyptien. Il s’agit des Marocains Jamal Zougam et Othman el-Gnaoui, et de l’Espagnol José Emilio Suarez Trashorras. Ils ont chacun été condamnés à 40 000 ans de détention pour assassinat et tentatives d’assassinats terroristes. Dans les faits, cette condamnation se traduira par un maximum de quarante ans de prison. Les juges ont par ailleurs condamné les organisateurs présumés à des peines moindres par rapport à celles des acteurs de l’opération. Ainsi, les Marocains Youssef Belhadj et Hassan al-Haski écopent de peines inférieures à 20 ans de réclusion pour appartenance à un groupe terroriste.
Pour rappel, le procureur Javier Zaragoza avait certifié en mai que la cellule qui a organisé le quadruple attentat était « liée au « jihadisme » et à Al-Qaida, l’organisation terroriste qui se cache derrière la majeure partie des attentats commis dans le monde ». Les enquêteurs avaient pour leur part conclu que, si les terroristes s’étaient inspirés du réseau d’Oussama Ben Laden, cette organisation n’avait pas financé ni entretenu de liens avec les auteurs des attentats madrilènes.