A Alger, Abdelmalek Droukdel, un chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), et huit autres accusés ont été condamnés, ce mardi 13 mars, à la peine capitale par contumace pour avoir, entre autre, mené l’attentat meurtrier contre le Palais du gouvernement en 2007. Au Maroc, le tribunal antiterroriste a condamné deux personnes responsables de l’attentat de Marrakech à la même peine.
Mardi, le tribunal criminel d’Alger a condamné Abdelmalek Droukdel à la peine capitale par contumace pour « assassinat avec préméditation, constitution de groupe terroriste et attentats à l’explosif », rapporte la presse locale. Le juge Tayeb Hillali a rappelé que, le 11 avril 2007, ces attentats avaient fait 20 morts et 222 blessés. Les services de sécurité algériens avaient découvert qu’un quatrième attentat était prévu le même jour par ce même groupe terroriste. Il s’agissait d’une voiture piégée qui a pu être désamorcée alors qu’elle était stationnée dans la rue Djenane el Malik à Hydra, sur les hauteurs d’Alger.
Les avocats de la défense ont demandé un report du procès des huit autres accusés en raison de l’absence de certains de leurs avocats. Abdelmalek Droukdel, un ingénieur de 41 ans, après avoir combattu en Afghanistan, a occupé en 2004 la place de chef du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), devenu depuis AQMI.
Même son de cloche au Maroc…
Vendredi 9 mars, c’est le président du tribunal antiterroriste du Maroc qui condamnait à la peine capitale Adil Al-Atmani, principal accusé de l’attentat qui avait fait 17 morts en avril 2011 à Marrakech. La même sentence a été prononcée à l’encontre de son complice Hakim Dah qui avait auparavant été condamné à la prison à perpétuité. Les sentences de six autres accusés ont également été alourdies. La Cour les a condamnés à des peines allant de six à dix ans de prison et a confirmé une peine de deux ans de détention pour le neuvième accusé.
La défense représentant les familles des victimes ne souhaitait aucune condamnation à la peine de mort. La présidente de l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH), Khadija Riyadi s’est dite « consternée par le fait qu’il y ait une peine de mort supplémentaire », faisant allusion à la décision de la justice de condamner un deuxième accusé à la peine capitale. « Avec ce genre de verdict, nous assistons à un retour en arrière. C’est une contradiction totale », estime Mme Riyadi. « C’est dommage qu’on fasse encore des procès comme ça dans un Maroc où on dit que les droits de l’Homme sont respectés, déplore Mme Riyadi. On en est encore loin. »
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