Le procès de trois hommes accusés de complicité dans l’attentat contre une synagogue, à Djerba, en Tunisie s’est ouvert lundi devant la cour d’assises spéciale de Paris. Une première journée au cours de laquelle l’un des auteurs présumés, Christian Ganczarski, a clamé son innocence. Le 11 avril 2002, un camion citerne rempli d’explosifs avait sauté devant l’établissement religieux. Cette attaque revendiqué par Al-Qaïda a tué 14 touristes allemands, cinq Tunisien et deux Français.
Le procès de l’attentat contre la synagogue de la Ghriba à Djerba, en Tunisie, en avril 2002 s’est ouvert ce lundi, en France. Il devrait se tenir jusqu’au 6 février. Trois personnes comparaissent devant la cour d’assise spéciale de Paris : Walid Nawar, Khalid Cheikh Mohammed et Christian Ganczarski. Ce dernier a clamé son innocence dès l’ouverture du procès. « Ce qui se passe ici, ce n’est pas la recherche de la vérité, mais une exécution », a-t-il déclaré. Il a mis en cause la procédure et l’instruction menée en France, affirmant « avoir subi des pressions » et a assuré que des témoignages en sa faveur « n’avaient pas été traduits en français ».
Christian Ganczarski et ses compères sont soupçonnés, à des degrès différents, d’avoir incité et aidé le kamikaze, le Tunisien, Nizar Nawar à commettre son acte. Le 11 avril 2002, un camion citerne de gaz naturel bourré d’explosifs avait sauté devant la synagogue tuant 21 personnes dont 14 touristes allemands, cinq Tunisiens et deux Français. Les trois hommes devont répondre de « complicité et tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et encourent 20 ans de réclusion criminelle.
Les trois cerveaux » de l’attaque
Dans cette affaire, deux des auteurs présumés seront sur le banc des accusés : Christian Ganczarski et Walid Nawar. Le troisième, le Koweitien Khaled Cheikh Mohammed, ne sera pas présent. Arrêté en 2003 au Pakistan pour avoir planifié les attentats du 11 septembre 2001, il est détenu sur la base de Guantanamo, à Cuba. Khaled Cheikh Mohammed et Christian Ganczarski sont acccusés d’être les «cerveaux» de cette attaque au camion piégé, revendiqué par al-Qaïda.
L’Allemand d’origine polonaise Christian Ganczarski, converti à l’islam, est considéré par les enquêteurs français et allemands comme un membre important du réseau Al Qaïda et le personnage central dans la planification de l’attentat de Djerba. Lors d’une conversation enregistrée avec le kamikaze, Christian Ganczarski lui avait donné sa bénédiction en arabe. « Que Dieu te récompense ! », aurait-il lancé en guise d’adieu. Après s’être réfugié en Arabie Saoudite, il sera interpellé en juin 2003 par la police française à l’aéroport de Roissy.
Le troisième accusé, Walid Nawar, est soupçonné d’avoir fourni une aide matérielle à Nizar Wazar, son frère. Il aurait acheté en France le téléphone satellitaire avec lequel le kamikaze était en contact avec ses commanditaires.
Si on parle de cette affaire en France, ce n’est pas le cas en Tunisie. Les artciles sur l’ouverture de ce procès n’ont pas fait la Une des journaux nationaux. Il faut dire que, dans ce dossier, la Tunisie, s’est toujours montrée prudente. Au moment de l’attaque, la Tunisie avait préféré privilégier la thèse de l’accident. Une manière de nier la présence d’Al-Qaïda sur son sol.