Dans la riposte pour tenter de reprendre ses positions occupées par les rebelles du M23, l’armée congolaise a mis la main sur deux soldats rwandais, ce qui l’a amené à conclure que ce mouvement rebelle continuait de bénéficier du soutien de Kigali.
Du dimanche au lundi, les rebelles du M23 ont attaqué les positions des forces armées congolaises dans les localités de Runyonyi et Tchanzu, dans la province du Nord-Kivu. Dans la soirée de ce lundi, l’armée congolaise a publié un communiqué dans lequel elle accuse clairement le Rwanda de soutenir ces rebelles. Cette accusation tient à la capture de deux militaires rwandais durant l’attaque. Il s’agit de l’adjudant Habyarimana Jean-Pierre, de matricule AP 27779 et du soldat de rang Uwajeneza Muhindi John, alias Zaje. Les deux appartiennent au 65e Bataillon de la 402e Brigade de l’armée rwandaise.
Fort de ces éléments, les FARDC s’interrogent sur le sens « de la mutualisation des efforts en vue des opérations conjointes avec un partenaire qui nie ses engagements vis-à-vis de la RDC, encore moins sa parole ». Réagissant sur ce soutien du Rwanda au groupe armé, le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege a tweeté, ce soir : « Pour enrayer le cycle infernal des violences et instaurer des relations de confiance mutuelle entre pays voisins, l’État congolais ne doit plus accepter que les États de la région soutiennent ou fournissent une assistance au groupe armé M23 ».
Mais avant, le médecin-gynécologue et activiste des droits humains a mis le doigt sur l’insécurité chronique qui sévit dans l’Est de la RDC, en dépit de l’état de siège : « Guerre oubliée : malgré l’état de siège, la situation sécuritaire continue de se dégrader, et les massacres des Congolais se poursuivent chaque jour », a-t-il lancé.
Le M23 ou Mouvement du 23 mars est un groupe rebelle né à la suite de la guerre du Kivu (conflit ayant opposé l’armée congolaise au Congrès national pour la défense du peuple [CNDP] du général tutsi Laurent Nkunda – officier de l’armée régulière entré en rébellion –). Réintégrés dans l’armée à la suite des accords du 23 mars 2009, les ex-rebelles retournèrent à leurs anciennes habitudes, en avril 2012, et créèrent le M23, le 6 mai de la même année, sous la direction du colonel Sultani Makenga. Depuis sa création, ce groupe s’est rendu coupable de nombreuses exactions contre les populations civiles.
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