Selon le secrétaire d’Etat tunisien chargé des affaires sécuritaires, Rafik Chelly, les deux terroristes responsables de l’attaque du musée du Bardo, à Tunis, se sont entraînés en Libye. L’organisation de l’Etat islamique a revendiqué jeudi l’attentat, qui a fait 21 morts, dont 20 touristes.
Le secrétaire d’Etat tunisien chargé des affaires sécuritaires, Rafik Chelly, est formel. Les deux auteurs de l’attentat du musée du Bardo à Tunis, qui a coûté la vie à 21 personnes dont 20 touristes, se sont formés au maniement des armes en Libye, a-t-il déclaré jeudi à la chaîne privée AlHiwar Ettounsi.
Selon lui, il s’agit de « deux éléments extrémistes salafistes takfiris. Ils ont quitté clandestinement le pays en décembre dernier pour la Libye et ont pu se former aux armes en Libye avant de regagner la Tunisie ». L’attentat a été revendiqué jeudi par l’organisation de l’Etat islamique dans un message audio. Une attaque qui a touché la Tunisie en plein cœur car elle s’est déroulée près du Parlement, alors qu’une loi contre le terrorisme était en train d’être votée.
Préoccupation face au chaos libyen
Pour de nombreux observateurs, la Libye est devenue un sanctuaire du terrorisme. Depuis la chute de Mouammer Kadhafi, c’est le chaos dans le pays. L’organisation de l’Etat islamique y détiendrai déjà des bases. La décapitation des 21 Egyptiens coptes en février est encore dans les esprits. Le Caire ne cache d’ailleurs pas sa préoccupation face au chaos libyen, craignant qu’il rampe jusqu’à son sol. Le président Abdel Fattah al-Sissi a appelé la communauté internationale à agir le plus rapidement possible en Libye pour mettre un terme au désordre dans un pays livré aux groupes armés qui y font toujours la loi.
En attendant, cette attaque à Tunis fait craindre l’effondrement du tourisme en Tunisie qui tentait jusqu’ici de se remettre sur pied après la chute de Ben Ali. De nombreux observateurs évoquaient d’ailleurs l’exemple de la démocratie tunisienne, pays, selon eux, qui s’en était le mieux sortis après les révoltes dans le monde arabe.
L’attaque a été condamnée partout dans le monde, de Paris à Tokyo. La communauté internationale est actuellement au chevet de la Tunisie et envisage même d’injecter des aides financières pour aider le pays à se relever face à cette nouvelle épreuve.