Une attaque djihadiste à Fanworgou, au Togo, a fait plusieurs morts parmi les employés de la société EBOMAF et les militaires.
Le mercredi 2 octobre 2024, une nouvelle attaque djihadiste a frappé la localité de Fanworgou, dans la région de Kpendjal, au nord du Togo. Ce drame, survenu sur un chantier de la société EBOMAF, a causé la mort de plusieurs civils et militaires, et la destruction de nombreux équipements. Alors que le gouvernement togolais tente de sécuriser ses frontières contre les incursions djihadistes, cet événement tragique montre que la menace reste omniprésente. Le bilan est lourd, et le pays se retrouve une fois de plus endeuillé par cette violence croissante dans la région.
Un chantier stratégique pris pour cible
Le chantier de creusement de tranchées, dirigé par EBOMAF, visait à renforcer la frontière entre le Togo et le Burkina Faso, zone souvent infiltrée par des groupes armés djihadistes. Ces tranchées, conçues pour empêcher les incursions, n’ont malheureusement pas pu empêcher l’assaut massif de mercredi matin.
Les djihadistes, lourdement armés, ont attaqué les soldats togolais qui surveillaient les travaux, ainsi que les employés de l’entreprise de construction. Le bilan est tragique : 9 militaires et 10 civils ont perdu la vie, notamment des conducteurs d’engins et des techniciens d’EBOMAF.
Des équipements détruits dans un assaut violent
En plus des pertes humaines, les dégâts matériels sont considérables. Les djihadistes ont détruit plusieurs engins de chantier, notamment un bulldozer et six pelleteuses, des équipements d’une valeur de plus de 2 milliards de FCFA.
Ces machines étaient essentielles pour l’avancement du projet de tranchée qui s’étend jusqu’à la frontière du Bénin. Malgré la présence de l’armée, les assaillants ont réussi à s’infiltrer et à détruire ces infrastructures avant d’être repoussés par des unités militaires soutenues par des hélicoptères, pilotés par des instructeurs turcs.
Une riposte militaire difficile, mais déterminée
Face à cette attaque d’une rare intensité, l’armée togolaise a rapidement réagi. Des renforts, notamment aériens, ont été dépêchés sur place pour contrer les assaillants. Selon les autorités, les djihadistes comptaient dans leurs rangs des femmes et des mineurs, ce qui complique encore davantage la lutte contre ces groupes armés qui utilisent des stratégies variées pour contourner les dispositifs de sécurité. Si les assaillants ont finalement été repoussés, les pertes humaines et matérielles restent lourdes pour le Togo et la société EBOMAF.
Des incursions récurrentes malgré les efforts sécuritaires
Cette attaque s’inscrit dans une série d’incursions violentes menées par des groupes armés dans la région frontalière avec le Burkina Faso. Malgré la construction des tranchées, les djihadistes continuent d’adapter leurs tactiques. Ils utilisent des troncs d’arbres pour créer des ponts de fortune et traverser les tranchées, comme cela avait été observé lors d’une tentative similaire en août dernier, où un civil avait trouvé la mort. Ce dernier assaut montre que la menace djihadiste dans la région n’a pas faibli, malgré les efforts considérables des autorités togolaises pour sécuriser leur territoire.
Un pays en deuil, des familles brisées
Parmi les victimes de cette attaque figurent plusieurs employés d’EBOMAF, dont les identités ont été révélées. Des hommes et des femmes qui travaillaient sans relâche pour sécuriser leur pays ont vu leurs vies fauchées dans cette violence aveugle. Les familles des victimes sont aujourd’hui plongées dans le deuil, et les blessés, au nombre de sept, ont été transportés à l’hôpital militaire pour recevoir les soins nécessaires.