Les parents du tueur de Strasbourg, Chérif Chekatt, auteur de l’attentat qui a fait quatre morts, ont témoigné, à l’issue de leur garde à vue. Le père portait un beau bonnet de Che Guevara bien vissé sur la tête. A bien lire la biographie de Che Guevara, sachant que le père est fiché S pour fondamentalisme religieux, l’on est amené à se poser la question de savoir si Chérif Chekatt n’est pas devenu ce que ses parents ont fait de lui.
Lorsqu’on naît de parents, ou disons d’un père d’origine étrangère, qui vit en France, et qui « adore » Che Guevara, peut-on s’empêcher d’être un révolutionnaire, pour ne pas dire un terroriste ? Surtout, lorsque même adulte, on continue à fréquenter ce père ? C’est là toute la question, car le père du tueur de Strasbourg, dans un entretien à France 2, apparu avec son bonnet à l’effigie de Che Guevara, a soutenu avoir vu son fils trois jours avant les faits. Ce qui suppose qu’ils étaient en contact permanent. Qui était Che Guevara ? A bien lire la biographie faite par La Toupie, l’on se pose bien des questions, au point de remettre beaucoup d’éléments en cause.
Biographie d’Ernesto Che Guevara
Ernesto Rafael Guevara de la Serna est né dans une famille bourgeoise à Rosario en Argentine. Etudiant sensible au dénuement des plus pauvres, il effectue avec son ami Alberto Granado un voyage à travers l’Amérique latine qui suscite son désir d’aider le peuple en luttant contre l’injustice sociale et le convainc que seule la révolution armée peut venir à bout des inégalités socio-économiques.
Après avoir achevé ses études de médecine en 1952, il s’initie au marxisme et se rend au Guatemala, puis rejoint les troupes de Fidel Castro en 1955. Surnommé Che Guevara, il participe au débarquement de Cuba et au renversement du dictateur Batista. Devenu citoyen cubain, il occupe par dérogation plusieurs postes dont celui de ministre de l’Industrie à Cuba et écrit plusieurs livres sur la pratique de la révolution et de la guérilla.
En 1964, dans son discours d’Alger, Che Guevara accuse le régime soviétique de ne pas être socialiste, puis en 1965, il part en Amérique latine pour organiser la guérilla. Il veut exporter la révolution et créer ainsi plusieurs fronts pour s’attaquer à l’impérialisme américain. Ne parvenant pas à étendre la révolution au Congo-Léopoldville, il se rend en Bolivie où il est capturé dans la région de Valle Grande lors d’un affrontement avec l’armée bolivienne. Celle-ci, sous les ordres de la CIA, l’exécute sommairement le 9 octobre 1967.
Bien qu’accusé par ses opposants d’être un terroriste et d’avoir institué des camps de torture, Che Guevara est devenu un véritable mythe après sa mort et un symbole pour les mouvements révolutionnaires marxistes du monde entier ainsi que pour la lutte des plus pauvres et des opprimés contre l’impérialisme américain et le capitalisme.
Voilà en substance ce qui est dit de Che Guevara. Et ce dernier semble être admiré par le père du tueur de Strasbourg, qui, à sa sortie de garde-à-vue, portait encore ce bonnet, bien vissé sur sa tête, avec l’effigie de Che Guevara bien face aux écrans. Oui, l’effigie du révolutionnaire ou du terroriste, car c’est selon, n’était pas sur le côté de la tête, encore moins à l’arrière, elle était bien de face. Suffisant pour se demander si le père de Chérif Chekatt est bien étranger à ce qui s’est passé le soir d’un mardi 11 décembre de l’An 2018, au marché de Noël de Strasbourg, où quatre innocents ont péri sous les balles d’un gangster. Surtout que France 2 indique que le père de Chérif Chekatt, Abdelkrim, est lui aussi fiché S, pour fondamentalisme religieux.
Toutefois, selon Europe 1, la mère de Chekatt a dit être en état de choc. Son père, qui, de son côté, a reconnu que Chérif Chekatt partageait l’idéologie de Daech, mais qu’il n’imaginait pas qu’il pourrait passer à l’acte, a assuré que s’il avait soupçonné les projets de son fils, il l’aurait « dénoncé à la police (…) comme ça il ne tue personne et il ne se fait pas tuer ».
Après quarante-huit heures de traque qui ont suivi son forfait, Chérif Chekatt, auteur de l’attaque de Strasbourg ayant coûté la vie à quatre personnes et fait une dizaine de blessés, a été abattu par les forces e sécurité françaises. Une affaire qui est loin d’être bouclée, car des questions restent en suspens, notamment si l’assassin a agi seul ou s’il avait des complices. Surtout que son acte a été revendiqué par l’organisation Etat islamique.