Athol Fugard, la voix inlassable contre l’apartheid, s’est éteint


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Athol Fugard - Crédit : Charlie Rose
Athol Fugard - Crédit : Charlie Rose

Athol Fugard, personnage emblématique du théâtre en Afrique du s’est éteint.

Le monde du théâtre sud-africain est en deuil. Athol Fugard, l’un des dramaturges les plus emblématiques du pays, est décédé le samedi 8 mars à Stellenbosch, à l’âge de 92 ans. Connu pour son engagement sans faille contre l’apartheid, il laisse derrière lui une trentaine d’œuvres qui ont marqué l’histoire du théâtre et de la lutte contre l’oppression.

Un théâtre contre l’injustice

Athol Fugard a commencé sa carrière dans un contexte où les lois ségrégationnistes interdisaient toute forme de mélange entre Blancs et Noirs. Pourtant, dès les années 1960, il défie ces tabous en mettant en scène des comédiens de toutes origines, osant confronter le régime à ses propres contradictions. Il collabore notamment avec le comédien noir John Kani et le dramaturge Winston Ntshona pour créer des pièces qui révèlent au monde entier l’inhumanité du système d’apartheid.

Auteur de pièces majeures telles que The Blood Knot, Boesman and Lena et Master Harold… and the Boys, Fugard a toujours utilisé le théâtre comme un outil de résistance et de témoignage. Dans Sizwe Banzi is Dead et The Island, co-écrites avec John Kani et Winston Ntshona, il dénonce les humiliations infligées aux Sud-Africains noirs sous l’apartheid. Son roman Tsotsi, publié en 1980 et adapté au cinéma en 2005, a même remporté un Oscar, confirmant son impact bien au-delà des scènes théâtrales.

Un artiste honoré et inoubliable

Malgré la fin de l’apartheid, Athol Fugard n’a jamais cessé d’explorer les blessures du passé et les défis de la nouvelle Afrique du Sud. En 2011, il reçoit un Tony Award pour l’ensemble de sa carrière, reconnaissance ultime de son apport au monde du théâtre. Son décès suscite une vague d’émotion, notamment chez son ami et collaborateur de longue date, John Kani, qui a exprimé sa tristesse sur les réseaux sociaux.

Avec la disparition d’Athol Fugard, l’Afrique du Sud perd l’une de ses plus grandes voix artistiques et militantes. Son héritage perdure à travers ses œuvres, toujours aussi puissantes et actuelles, rappelant au monde l’importance de la justice et de la dignité humaine.

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