Après les dernières concessions sur la question de la durée de la transition, Assimi Goïta sollicite l’intermédiation de Faure Gnassingbé pour parvenir à un accord avec la CEDEAO et la communauté internationale au sujet de l’organisation des élections. Sollicitation à laquelle le chef de l’État togolais a donné une réponse favorable.
Depuis janvier, le régime de transition au Mali résiste aux lourdes sanctions de la CEDEAO, l’UEMOA, l’Union Africaine, etc. Mais plus les mois passent, plus la situation est pénible pour le peuple malien, difficile à gérer pour les dirigeants. C’est la raison pour laquelle, le Président Assimi Goïta a envoyé auprès de son homologue togolais, Faure Gnassingbé, une forte délégation ministérielle conduite par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.
Cette délégation, qui a séjourné les 3 et 4 mai en terre togolaise, était chargée de demander «au Togo de soutenir l’effort de dialogue du gouvernement malien avec l’ensemble de la communauté internationale et de prendre des initiatives de facilitation et/ou missions de bons offices pour mobiliser à nouveau les acteurs régionaux et internationaux autour de la Transition dont la visée essentielle demeure l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles et le retour à l’ordre constitutionnel».
En d’autres termes, le Mali sollicite l’intercession du Président togolais auprès de la CEDEAO et de la communauté internationale afin qu’un compromis soit trouvé autour de la question des élections que le régime de transition compte désormais organiser dans 24 mois ainsi que le dit clairement Abdoulaye Diop. «Le Mali a fait d’énormes concessions par rapport au calendrier initial qui a été proposé à la CEDEAO. Aujourd’hui, le gouvernement du Mali estime, compte tenu du contexte sécuritaire, compte tenu des défis liés à la mise en place d’un certain nombre de réformes que pour éviter que le pays ne tombe à nouveau dans l’instabilité, il faille considérer une période de 24 mois afin de tout mettre en place pour un retour à l’ordre constitutionnel», a déclaré le ministre malien des Affaires étrangères, au cours d’une conférence de presse tenue à la fin de son séjour.
Le Togo : un choix motivé
Le choix porté sur le Togo de Faure Gnassingbé pour assurer cette mission d’intercession ne relève pas du hasard. Au-delà du soutien que le Togo a toujours témoigné au Mali depuis le début de la transition, les autorités maliennes estiment que le pays de Faure Gnassingbé, «doyen des chefs d’État de la région», «a la légitimité, l’expérience et la sagesse de partager sa petite expérience avec le Mali afin de pouvoir sortir de la situation dans laquelle il se trouve».
La partie togolaise a, pour sa part, accepté d’assurer la mission à elle confiée par le Mali. «Le Togo a toujours été, depuis plus quatre décennies, un pays de paix et de dialogue. Il a essayé d’aider tant que c’est possible les frères et sœurs de la région ou d’ailleurs à trouver la paix. Et donc le président de la République se réjouit de cette offre, et aidera volontiers les populations maliennes, le gouvernement malien à ce que le pays aille vers des élections démocratiques et crédibles pour que l’ordre constitutionnel soit rétabli», a rassuré Robert Dussey, ministre togolais des Affaires étrangères, à l’occasion de la conférence de presse conjointe.