Les artistes ressortissants du Mali, du Burkina Faso et du Niger bannis des manifestations se déroulant en France. Telle a été la décision du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères. Sauf que ce vendredi, Emmanuel Macron est venu mettre un peu d’ordre.
Le Quai d’Orsay se radicalise…
En guise de sanction aux pays qui se rebellent contre la France, le Quai d’Orsay avait pris une surprenante décision. «Sur instruction du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, il a été décidé de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, toute coopération avec les pays suivants : Mali, Niger, Burkina Faso», fait savoir un communiqué de la diplomatie française, en date de ce jeudi 14 septembre 2023.
«Par conséquent, tous les projets de coopération qui sont menés par vos établissements ou vos services avec des institutions ou des ressortissants de ces trois pays doivent être suspendus, sans délai, et sans aucune exception», poursuit la note. «De la même manière, aucune invitation de tout ressortissant de ces pays ne doit être lancée. À compter de ce jour, la France ne délivre plus de visas pour les ressortissants de ces trois pays sans aucune exception, et ce jusqu’à nouvel ordre», a instruit le ministère.
… le ministère de la Culture rassure
Une décision qui avait commencé à soulever des vagues. «Nous n’avons jamais connu d’injonction de la sorte… La philosophie de la France vis-à-vis d’artistes vivant dans des pays avec lesquels elle est en conflit a toujours été de continuer à les inviter, sans jamais rompre le dialogue», a estimé, jeudi, Bruno Lobé, vice-président du syndicat et directeur du Manège, scène nationale de Reims. Dans la foulée, le ministère français de la Culture a effectué une sortie pour tenter de rassurer.
« Aucune déprogrammation d’artistes, de quelque nationalité que ce soit, n’est demandée ni par le ministère des Affaires étrangères ni par le ministère de la Culture », a précisé le Département de la Culture, jeudi. Ce vendredi, la ministre française de la Culture, Rima Abdul-Malak, a précisé : « On ne boycotte jamais d’artistes ». « Il y a eu trop de confusion et visiblement de l’incompréhension suite à certains messages qui ont été passés », poursuit la ministre.
Macron rectifie le ministère des Affaires étrangères
«Pas question d’arrêter d’échanger avec les artistes », a en outre précisé Rima Abdul-Malak, en réponse à l’impossibilité de délivrer de nouveaux visas. «Tous ceux qui ont déjà des visas et qui ont des tournées ou des spectacles prévus vont pouvoir venir comme prévu», a ajouté la ministre. Seulement, cette affaire est si… étrange qu’il fallait interpeller le chef de l’État français afin qu’il clarifie les choses. Ce qu’a fait le locataire du Palais de l’Élysée, ce vendredi.
«Lorsqu’on dit qu’il n’y aura pas de visa ou qu’on annule tous les événements qui seraient faits en France avec tous les artistes venant du Burkina Faso, du Mali ou du Niger : c’est faux, ça ne se passera pas», a rassuré le chef de l’État français, Emmanuel Macron. Pour le dirigeant, «la vocation de la France, c’est d’accueillir les artistes, les intellectuels et de pouvoir justement les faire rayonner en toute liberté». Une sortie on ne peut plus claire qui met fin à la polémique naissante.