Découverte et histoire se mêlent dans l’expérience virtuelle proposée par Arte Reportage pour commémorer les 50 ans d’indépendance de 14 Etats africains francophones. Via la toile, leurs citoyens proposent de découvrir leurs capitales. Suivez le guide !
De l’histoire et du tourisme virtuel dans les capitales de 14 pays africains pour marquer 50 ans d’indépendance. C’est l’option choisie par la chaîne de télévision franco-allemande Arte. Consacré à cet anniversaire, le concept développé par sa section reportage profite de toutes les opportunités qu’offrent Internet et le multimédia pour faire découvrir le passé et le présent de ces jeunes Etats africains. « Depuis quelques années, explique Marco Nassivera, le rédacteur en chef d’Arte Reportage, nous essayons de nous positionner sur Internet parce que nous y croyons.
un premier temps, nous avons remis en ligne les reportages diffusés, puis très vite nous y avons ajouté des bonus. J’ai eu ensuite envie de passer à la vitesse supérieure en produisant des chroniques spécifiques au web et nous avons fini par inventer ce produit ». En collaboration avec la chaîne francophone TV5, Arte Reportage a lancé à la mi-janvier ce qu’elle désigne comme « un web-documentaire » bilingue sur le cinquantenaire des indépendances africaines. « C’était l’occasion de jeter un regard sur l’Afrique mais d’une manière originale qui permette, tout en évoquant l’histoire, de donner la parole avant tout aux Africains ».
Les explications de l’historien Mamadou Diouf et de l’économiste Philippe Hugon côtoient ainsi, pour l’heure, les visites guidées de Reezbo et Eboo, du groupe de rap « Ak Sang grave », à Yaoundé, la capitale économique du Cameroun, et de la taxiwoman Moussou Koro Diop, à Dakar, la capitale sénégalaise. Ces Etats sont les deux premiers à avoir acquis leur indépendance en 1960. Résultat : un regard à la fois « ludique et sérieux » à travers les yeux d’un connaisseur dont on découvre les (bonnes) adresses.
« Un pays, une capitale, un guide » et de l’histoire
La promenade s’organise en trois temps : le matin, l’après-midi et le soir. Moussou propose ainsi à l’internaute de faire le marché avec elle, de rencontrer sa famille après un tour au concert de la star sénégalaise Youssou N’Dour ou encore de découvrir la place des Tirailleurs sénégalais. Magie du multimédia qu’Arte Reportage rend possible, un onglet invite à se documenter sur le sort peu enviable de ces soldats africains qui ont combattu aux côtés des Français pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment le massacre du camp de Thiaroye en 1944.
De même quand Reezbo et Eboo évoquent le passé colonial camerounais marqué par les présences allemande, anglaise et française, des cartes du « Kamerun allemand » et du « Cameroun français » sont disponibles. Il suffit de cliquer sur les onglets correspondants. Même opération si l’on veut apprendre le francanglais, mélange d’anglais et de français utilisé au Cameroun.
Tout au long de l’année 2010, sur une base mensuelle, les capitales de 14 Etats africains n’auront plus de secrets pour les visiteurs du site qui pourront se créer un parcours personnalisé. Afin de parvenir à « une interactivité maximale », Marco Nassivera espère « des contributions » en provenance du continent. Des photos récentes ou d’archives datant de la période des indépendances ou d’autres types de documents, le patron d’Arte Reportage se dit ouvert « à toutes les évolutions ». Une démarche qui devrait être facilitée par l’allègement du site. Il sera alors plus accessible en Afrique de l’Ouest et du centre où les débits des connexions sont souvent faibles ou irréguliers. Raison de plus pour que ceux qui ont la chance d’être « bien connectés » se précipitent sur ce magnifique portail dédié aux pays d’Afrique francophone.
Arte Reportage