Arman, de son nom complet Armand Pierre Fernandez, est un artiste franco-américain né le 17 novembre 1928 à Nice, en France, et décédé le 22 octobre 2005 à New York. Reconnu pour ses œuvres révolutionnaires et son approche unique de l’art, Arman est une figure emblématique du Nouveau Réalisme. Une exposition qui lui est consacrée est inauguré ce jeudi 23 mai au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain (MMVI) de Rabat.
L’exposition, qui est une rétrospective exceptionnelle, est intitulée « Arman: l’objet de l’art ». Elle est organisée par la Fondation nationale des musées (FNM) en collaboration avec The Arman Marital Trust. Cette exposition présente 67 œuvres emblématiques d’Arman, pionnier du mouvement des Nouveaux Réalistes, retraçant son parcours créatif des années 1950 aux années 2000.
Cette rétrospective explore les innovations plastiques d’Arman à travers diverses thématiques telles que les « Accumulations », les « Coupes et Colères » ou les « Combustions ». L’événement marque le début des célébrations du vingtième anniversaire de sa disparition et coïncide avec les dix ans d’existence du MMVI, le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain.
Une rétrospective d’ampleur mondiale
Mehdi Qotbi, récemment décorée en France par le président Macron, président de la FNM, exprime son enthousiasme pour cette rétrospective, soulignant l’importance de l’événement rendu possible grâce au soutien de Corice Arman, l’épouse de l’artiste. Elle a également fait don d’une sculpture intitulée « Le piano », désormais exposée sur le parvis du musée, enrichissant ainsi la collection du MMVI.
Son travail se caractérise par l’utilisation d’objets du quotidien, qu’il accumule, découpe ou détruit pour créer des œuvres d’art qui interrogent notre relation avec la société de consommation.
Les débuts et l’évolution artistique
Arman débute sa carrière artistique dans les années 1950 en explorant la peinture et la sculpture. Influencé par les œuvres de Kurt Schwitters et les collages dadaïstes, il commence à intégrer des objets trouvés dans ses créations. En 1960, il co-fonde le mouvement du Nouveau Réalisme avec Yves Klein, Pierre Restany et d’autres artistes, un mouvement qui se définit par une approche nouvelle et réaliste de l’art contemporain.
L’un des concepts les plus célèbres d’Arman est celui des « Accumulations ». Ces œuvres consistent en l’assemblage systématique et parfois chaotique d’objets similaires, souvent des produits manufacturés, comme des horloges, des outils ou des jouets. Les Accumulations mettent en lumière la production de masse et la consommation de biens, transformant des objets banals en compositions artistiques intrigantes. Par exemple, « Accumulation de violons » (1962) est une œuvre où Arman empile et superpose des violons, créant une masse compacte qui interpelle le spectateur sur la notion de répétition et de valeur.
Les colères et les coupes
En plus des Accumulations, Arman est connu pour ses « Colères » et ses « Coupes ». Dans les « Colères », il détruit des objets en les cassant ou en les brûlant, puis les fixe sur des supports pour immortaliser l’acte destructif. Ces œuvres sont une critique de la société de consommation et une réflexion sur la destruction et la création. Les « Coupes », quant à elles, consistent à découper des objets pour révéler leur structure interne. Comme dans « Coupe de violon » (1961), où il coupe un violon en deux pour exposer son intérieur.
Tout au long de sa carrière, Arman a exposé dans des musées et galeries du monde entier, y compris le Museum of Modern Art à New York, le Centre Pompidou à Paris et le Tate Gallery à Londres. Son travail a non seulement influencé ses contemporains mais continue d’inspirer les artistes d’aujourd’hui. Arman a également laissé une empreinte significative en dehors du monde de l’art grâce à ses contributions à la réflexion sur la société moderne et la culture matérielle. Arman a su capturer l’essence de son époque et son héritage perdure, rappelant l’importance de repenser notre rapport aux objets et à la consommation.