Six ans après, Eric Breteau, président de l’association Arche de Zoé et sa compagne, Emile Lelouch ont été condamnés ce mardi à Paris à deux ans de prison ferme. Ils sont accusés d’avoir tenté d’exfiltrer 103 enfants tchadiens qu’ils présentaient comme des orphelins du Darfour. Le verdict, rendu ce mardi, n’a pas joué en leur faveur.
Il aura fallu six ans avant que leur sentence ne tombe. Eric Breteau et Emilie Lelouch ont été condamnés ce mardi à deux ans de prison ferme. Le couple français est accusé d’avoir tenté d’exfiltrer en 2007 depuis le Tchad vers la France cent trois enfants qu’ils présentaient comme des orphelins du Darfour. Un grand mensonge qui leur a valu un verdict très sévère.
Contrairement au dernier procès du 3 au 12 décembre 2012 devant le Tribunal correctionnel de Paris, le couple était cette fois-ci présent pour le délibéré ce mardi. Dès l’annonce du jugement, les deux accusés ont immédiatement été arrêtés par les gendarmes en vertu d’un mandat d’arrêt qui avait été délivré à leur rencontre par le tribunal.
Une arrestation à laquelle ils s’attendaient. Le couple s’est en effet présenté au Tribunal avec des sacs contenant leurs effets personnels. Leur avocat, Me Céline Lorenzon, a déjà annoncé son intention de faire appel dans les 24 heures de leur condamnation à deux ans de prison.
Les autres prévenus
En plus du couple, quatre autres prévenus ont également été condamnés à six mois et un an de prison avec sursis. Christophe Letien, membre de l’association resté en France, écope d’un an de prison avec sursis. Même jugement pour Dr.Philippe Van Winkelberg à qui le gouvernement Tchadien réclamait une somme de 6,3 millions d’euros. La journaliste Marie-Agnès Pèleran et le logisticien Alain Péligat ont été tous deux condamnés à six mois de prison avec sursis.
Le début de l’affaire
L’affaire remonte le 25 octobre 2007. Dix-sept européens dont neuf Français (six membres de l’association et trois journalistes) sont arrêtés à Abéché, dans l’est du Tchad alors qu’ils s’apprêtaient à rejoindre l’Hexagone. Ils sont inculpés pour « enlèvement de mineurs » et « escroquerie ».
Ils sont tous incarcérés à Ndjamena, dans la capitale tchadienne. Le 26 décembre de la même année, la justice tchadienne condamne six Français de l’Arche de Zoé à huit ans de prison après la libération de trois d’entre eux. Ils seront rapatriés et incarcérés en France deux jours plus tard.
Ils finissent par être graciés par le président tchadien Idriss Déby Itno fin mars 2008. Philippe Houssené, l’avocat représentant de l’Etat Tchadien, avait alors réagi saluant le rôle joué par la justice française.
Celle-ci a tout mettre en oeuvre pour faire la lumière sur cette affaire. Les deux prévenus ont été condamnés chacun à une amende de 50.000 euros. L’association Arche de Zoé a été purement et simplement dissoute et doit payer une amende de 100.000 euros.