Il semble bien que les récents enlèvements d’otages français au Niger et au Mali soient au centre d’un imbroglio mélant Al-Qaeda au Maghreb islamique et les services secrets français.
Selon un article publié sur le site web de Paris Match le 9 novembre dernier, deux réseaux parallèles se sont occupés de négocier avec les Touraegs dans l’affaire des otages français de la société Areva, otage enlevés en septembre 2010. Le premier réseau serait géré par un haut cadre d’Air France qui connait les chefs Touaregs depuis de longues années et qui avait négocié la libération des otages sans coup férir. Jusqu’à ce qu’un second réseau lié aux services secrets français entre en piste et se mette à son tour à négocier la libération des otages. Mais cette fois ci, avec des moyens financiers conséquents puisque Libération raconte que ce réseau aurait payé 2M d’Euros à Aqmi pour la libération des premiers otages du Niger. Une somme cependant largement inférieure aux 12 M d’Euros que leur aurait remis Areva, qui se pose donc des questions sur la disparition des… 10M d’euros de différence.
Dans cette histoire, le prétexte des rançons payées à Aqmi servirait donc à des intermédiaires fançais comme moyen de détourner, voire de blanchir de l’argent. Une information qu’avait déjà avancée Paris Match le 9 novembre dernier, le journal expliquait alors, en parlant du responsable du réseau lié aux services secrets français, qui avait payé la libération des premiers otages : « « Ce Français a créé une société de sécurité au Mali, il propose aux gens d’Aqmi de travailler avec lui ! Il propose aussi d’être leur intermédiaire pour leur trouver de l’argent… ».
L’homme en question, surnommé « L’ingénieur » vient d’être blessé par balles mercredi dernier et les deux français enlevés jeudi à Hombouri semblent bien appartenir eux aussi à ce même réseau proches des services secrets français. Un règlement de compte pourrait bien être à l’œuvre, les représentants d’Aqmi n’appréciant pas forcément d’être utilisés pour blanchir de l’argent, ni d’ailleurs de se faire « doubler ».
Lire aussi l’article de Libération : Mic-mac autour d’Aqmi