Après son inscription sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité, bientôt un musée de la rumba en RDC


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Papa Wemba, le roi de la rumba congolaise
Papa Wemba, le roi de la rumba congolaise

La rumba congolaise vient d’être portée au pinacle. À compter de ce jour, cette musique est inscrite sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité. Réel motif de fierté pour les Congolais qui ne l’ont pas caché, en commençant par la ministre kinoise de la Culture.

Mardi 14 décembre 2021. Jour spécial dans le monde de la culture dans les deux Congo. En effet, la rumba congolaise vient d’être inscrite sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. L’information, donnée par l’UNESCO sur son compte Twitter, a suscité une foule de réactions depuis cet après-midi. « Félicitations à la RDC. Une reconnaissance méritée ! », s’exclame Patrick Mugula. « Fierté et félicitation », lance Jeff Kabinda. « Bravo aux deux Congo. Valorisons notre riche culture », déclare, pour sa part, Willy Bertin Ramazani.

En RDC, la ministre de la Culture, Catherine Kathungu, n’a pas tardé à réagir : « Maintenant, qu’allons-nous faire avec cette reconnaissance mondiale de la rumba congolaise ? Nous avons prévu des conférences, des émissions radio-télévisées, des colloques, des expositions sur la rumba dont un musée est déjà en vue », a-t-elle déclaré. Puis elle a ajouté : « L’inscription de la rumba congolaise sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité est la consécration de notre identité commune, de l’identité africaine, d’un mode de vie, d’un état d’âme, d’un savoir et d’un savoir-faire anthropologique. Il va falloir la célébrer avec faste ».

Congolais des deux rives du fleuve

La célèbre musique congolaise rejoint sur la très sélective liste la rumba cubaine, inscrite depuis 2016, les polyphonies pygmées de Centrafrique (2003) ou les tambours du Burundi (2014). Sur cette liste, on retrouve également le reggae et le tango.

Faisant partie intégrante de la vie des Congolais des deux rives du fleuve, « la rumba joue également un rôle économique important. En effet, la formation d’orchestres permet le développement d’une forme d’entrepreneuriat culturel visant à réduire la pauvreté. Ainsi, elle est considérée comme une partie essentielle et représentative de l’identité du peuple congolais et de ses populations de la diaspora. Elle permet également la transmission de valeurs sociales et culturelles de la région. Mais aussi la promotion d’une cohésion sociale, intergénérationnelle et solidaire », lit-on sur le site de l’UNESCO.

Le dossier de demande d’inscription de la rumba sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité a été déposé conjointement à l’UNESCO par les deux Congo. C’était le 27 mars 2020. La nouvelle de ce jour constitue donc un succès commun aux deux pays qui ont cette richesse en partage.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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