Le Maroc et Israël continuent de renforcer leur coopération militaire, désormais élargie au renseignement et à la cybersécurité. Une collaboration qui renvoie à l’affaire Pegasus, un scandale lié à l’espionnage, avec les deux pays au cœur. De quoi fâcher davantage Alger et mettre les autorités algériennes en état d’alerte.
C’est lors d’une réunion bilatérale de défense, tenue hier mardi, à Rabat, que l’armée marocaine a annoncé cette collaboration. Dans un communiqué, l’état-major des Forces armées royales a indiqué que les deux pays se sont accordés à « renforcer davantage cette coopération et à l’élargir à d’autres domaines, notamment le renseignement, la défense aérienne et la guerre électronique ».
Selon la presse marocaine, l’annonce fait suite à la première réunion du comité de suivi de la coopération de défense entre le Maroc et Israël. Durant deux jours, (lundi et mardi) Rabat a abrité les travaux visant au rapprochement militaire entre les deux pays. Etait présent à cette rencontre, côté marocain, l’inspecteur général des Forces armées royales, Belkhir El Farouk. Israël étant représenté par Dror Shalom, directeur du bureau des affaires politico-militaires du ministère de la Défense.
Une coopération « porteuse d’intérêts mutuels »
« La logistique, la formation et les entraînements ainsi que l’acquisition et la modernisation des équipements », ont été au centre des échanges entre les deux parties. D’ailleurs, Belkhir El Farouk s’est félicité de cette coopération qu’il dit porteuse d’intérêts mutuels et « basée sur la confiance et le soutien réciproque ». Un nouvel acte qui renforce le rapprochement entre le Maroc et Israël, et qui ne peut être que mal vu du côté d’Alger.
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En effet, depuis la normalisation entre Israël et le Maroc, intervenue en décembre 2020, la tension est très vive entre Rabat et Alger. Ce rapprochement est vu d’un mauvais œil par l’Algérie, soutien de la cause palestinienne. Cette alliance a d’autant plus altéré les relations entre les deux voisins en Afrique du Nord avec l’affaire Pegasus. Juillet 2021, en effet, de graves révélations voient le jour. Une affaire d’espionnage à grande échelle dont l’Algérie aurait été victime.
Une enquête ouverte contre Israël et le Maroc
Le gouvernement du Président Abdelmadjid Tebboune aurait subi un assaut électronique de la part des services de renseignement marocains. The Guardian avait rapporté que les téléphones portables d’au moins 6 000 citoyens algériens ont été espionnés à travers l’usage du logiciel Pegasus. Ce dernier est conçu et vendu au Maroc par la société israélienne NSO Group, qui travaille en étroite collaboration avec l’Etat hébreu. Même le chef de la diplomatie algérienne aurait été espionné par Rabat.
Le Maroc a beau nier, mais l’Algérie a maintenu ses accusations d’espionnage. D’ailleurs, l’affaire Pegasus avait poussé le procureur d’Alger à ouvrir une enquête contre le Maroc et Israël. Avec cette nouvelle décision de renforcer la coopération entre le royaume chérifien et l’Etat hébreu, inutile de préciser qu’Alger, toujours très remonté, est en état d’alerte maximale.
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