Quatorze centrales syndicales nigériennes ont exigé le départ des bases militaires étrangères installées au Niger. L’armée française, indésirable au Mali, au Burkina Faso et en Centrafrique, compte quelque 2 000 éléments au Niger.
Dans une déclaration publiée samedi, plusieurs centrales syndicales nigériennes ont exigé le départ des forces étrangères du pays. Ces associations se sont regroupées au sein d’un cadre dénommé UAS – Niger (Unité d’Actions Syndicales du Niger). Parmi ces syndicats, quatre des principaux existant dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Il s’agit l’USTN (Union des syndicats des travailleurs du Niger), la CNT (Confédération nigérienne de travail), la CGSL-Niger (Confédération générale des syndicats libres du Niger) et l’USPT (Union syndicale et progressiste des travailleurs).
De la présence des bases militaires étrangères
Elles justifient leurs actions par la recrudescence des attaques djihadistes, malgré la forte présence militaire étrangère. Les centrales syndicales ont évoqué l’attaque survenue, vendredi 10 février, contre un convoi de l’armée nigérienne près du Mali. Elles soutiennent condamner « avec la dernière énergie les exactions commises sur les populations civiles et militaires par des groupes armés non étatiques ». Ces organisations constatent pour le déplorer que les djihadistes « continuent d’endeuiller notre pays ».
L’Unité d’Actions Syndicales du Niger estime que le drame de vendredi « pose véritablement le débat sur le détournement des fonds du ministère de la Défense nationale ». Elle va plus loin, remettant en cause « la présence des bases militaires étrangères sur le sol nigérien ». Ces centrales syndicales ont, dès lors, exigé le « départ pur et simple de toutes les bases militaires étrangères et ce dans un bref délai ». Et l’organisation de menacer : « sinon elles seront responsables de ce qui leur arriverait ».
2000 éléments de l’armée française au Niger
Cette sortie intervient alors que le Parlement nigérien a voté un texte autorisant le déploiement de ces forces étrangères. Intervenu en avril 2022, le vote se justifiait par la volonté de Niamey de lutter contre les groupes djihadistes actifs à l’Ouest, près des frontières malienne et burkinabè. Après leur départ du Mali, de la Centrafrique et du Burkina Faso, les forces françaises se sont rabattues sur le Niger. Dans ce pays, la France compte des troupes fortes de 2000 soldats. Seront-ils expulsés comme cela a été le cas au Mali, en Centrafrique et au Burkina Faso ?
Nous n’en sommes pas encore là. Et force est de constater, que ces agitations n’ont rien d’officiel. Surtout que les autorités de Niamey avaient montré leur engagement à accueillir les forces françaises chassées du Burkina Faso. D’ailleurs, la France a donné des assurances qu’il n’est pas question d’imposer sa présence en Afrique. Paris se positionnant désormais en une force d’appui pour aider les pays africains à lutter contre le terrorisme. Lequel soutien se ferait uniquement à leur demande.