Les forces militaires françaises sont sommées de quitter le Burkina Faso dans un délai d’un mois. Environ 400 éléments français sont stationnés dans le pays. Ce départ forcé de l’armée française intervient après ceux du Mali et de la Centrafrique. Dans les trois pays, la Russie est soupçonnée d’être derrière les expulsions.
C’est au mois d’octobre 2022 que l’annonce du départ des éléments français de la Centrafrique avait été faite. L’ambassadeur de France à Bangui s’était chargé de communiquer cette information. Ce départ intervenait après celui des forces françaises du Mali. La diplomatie française confirmait au ministère centrafricain de la Défense la fin de la mission logistique. Laquelle était encore installée à l’aéroport de Bangui-MPoko.
Missions des militaires français réduites
Si l’ambassadeur de France n’avait pas précisé le calendrier du retrait des éléments français, RFI évoquait fin 2022. Le journal avait ajouté que les états-majors français et centrafricains étaient en discussion à ce sujet. D’ailleurs, l’état-major français estimait que ses éléments pourraient être plus utiles ailleurs. D’autant que les missions des militaires français en Centrafrique étaient réduites depuis plus d’un an.
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Avant cette décision d’expulsion de Bangui, la France avait déjà pris ses distances. L’Hexagone avait, en effet, suspendu son accord de coopération militaire avec la Centrafrique. Ce, en raison de la coopération officialisée entre le gouvernement centrafricain et les éléments russes de la société Wagner. Pour la France, il s’agissait d’une incompatibilité, sans compter des entraves dans l’exécution normale de ses missions.
Un mois à l’armée française pour quitter le territoire
Ce départ de la Centrafrique intervenait après le retrait de la force française Barkhane du Mali. Là aussi, ce sont les éléments russes de Wagner qui avaient accéléré le départ des éléments français. Alors que ces départs suscitent encore de vifs débats, tant en Afrique qu’en France, voilà que le Burkina s’y met. En effet, les autorités burkinabè ont donné un mois à l’armée française pour quitter le pays des hommes intègres.
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Selon l’Agence d’information burkinabè (AIB), « le gouvernement burkinabè a dénoncé, mercredi dernier, l’accord qui régit depuis 2018 la présence des forces armées françaises sur son territoire ». L’agence de presse va plus loin, précisant que « cette dénonciation faite le 18 janvier 2023 donne, selon les termes de l’accord du 17 décembre 2018, un mois aux Forces armées françaises pour quitter le territoire burkinabè ».
Pas de rupture des relations avec la France
Toutefois, précision a été faite qu’il ne s’agit pas de rupture des relations avec la France. « La notification concerne uniquement les accords de coopération militaire », a précisé l’AIB. Selon des sources de l’AFP, la France va privilégier l’option de redéployer ces forces spéciales dans le Sud du Niger. Dans ce pays voisin sont déjà déployés près de 2 000 militaires français.
Il y a une semaine, les autorités burkinabè avaient évoqué une coopération avec la Russie. Le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Kyélem de Tembela, avait indiqué que son pays pensait renforcer le partenariat avec le Kremlin. Décision qui ne surprend guère, avec la visite effectuée, début novembre, par le Président Ibrahim Traoré au Mali. Surtout que début décembre, RFI avait été suspendu du Faso. Comme cela avait été le cas au Mali.
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