Après avoir échoué à garder à ses côtés sa désormais ex-épouse, la princesse Lalla Salma notamment, le roi du Maroc, Mohammed VI, pourrait essuyer un autre grand échec, à Rabat, s’agissant de l’édile de la capitale, Asmaa Rhlalou. De quoi s’agit-il ?
C’est visiblement un putsch municipal qui se prépare à Rabat, non loin du palais royal de Mohammed VI. Des machistes qui, depuis l’élection de Asmaa Rhlalou en tant que maire de Rabat, s’agitent. Des hommes qui, visiblement se gênent d’être dirigés par une femme, alors qu’elle semble bien mériter ce poste pour lequel elle a été élue. Depuis l’élection de cette femme à ce poste, une première, les machos rasent les murs et tentent le tout pour éjecter la «Présidente» de Rabat.
Si ce putsch parvient à aboutir, la complicité du roi Mohammed VI ne saurait en aucun cas être écartée. Ce sera en effet, avec son onction, car, le Maroc, malgré les apparences de démocratie, est une monarchie avec un souverain qui a un droit de regard sur tout ce qui se passe au royaume. Qu’est-ce qui a changé entretemps après l’acclamation de l’élection d’Asmaa Rhlalou ? Une question qui mérite d’être posée.
Surtout lorsqu’on apprend que ce sont des élus du PJD et de la FGD, partis d’opposition au conseil municipal de Rabat, qui ont adressé, vendredi 5 novembre, une requête au gouverneur de la région de Rabat, pour révoquer la maire. Il est reproché à Asmaa Rhlalou d’avoir fait appel à son mari comme avocat de la commune dans un dossier devant la justice.
Il se trouverait que la maire aurait sollicité son mari pour assurer la défense de la commune de Rabat dans un dossier opposant l’institution à Farouk Mahdaoui, un élu de la FGD. Ce dernier conteste son «éviction» de la présidence de la commission des affaires culturelles, sportives et sociales, devant le tribunal administratif de la ville. Et sur ce point précis que les élus du PJD et de la FGD attaquent Asmaa Rhlalou.
Les protestataires estiment que l’édile de la ville de Rabat a violé les dispositions de l’article 65 de la loi organique 113-14 en faisant appel à son mari d’avocat. Omar Al Hyani, président du groupe des élus de la FGD dénonce que la maire est dans un conflit d’intérêts pour avoir sollicité les services de son mari pour assurer la défense de la commune.
Cette action de destitution intervient quelques jours seulement après la désignation, par le Congrès national extraordinaire du parti, d’Abdelilah Benkirane à la tête du PJD. Lequel choix a été magnifié par le roi Mohammed VI, qui a souhaité «réussite à Benkirane dans sa responsabilité de dirigeant, en vue de consolider la position du parti sur la scène partisane nationale».
Aujourd’hui, c’est ce même Abdelilah Benkirane qui lance la procédure de destitution de la maire de Rabat. Avec l’onction du roi Mohammed VI ? Rien n’est moins sûr. L’on sait toutefois qu’au Maroc, les femmes ont encore du mal à jouir de la force qu’on leur prétend. Seulement, si ce coup de force abouti, ce sera un second échec qu’essuiera le roi à garder une autre «première» dame dans Rabat. Après le départ de Lalla Salma.
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