La justice américaine a permis, mercredi, aux victimes de l’Apartheid de poursuivre, aux Etats-Unis, des grandes sociétés. Les plaignants les accusent d’avoir collaboré avec l’ancien régime raciste sud-africain. Une affaire qui pourrait porter préjudice aux relations entre l’Amérique et l’Afrique du Sud.
Les victimes de l’Apartheid ont obtenu gain de cause. La justice américaine a autorisé, mercredi, des poursuites contre les multinationales pour complicité de violation des droits de l’Homme. Cette décision intervient sept ans après la plainte déposée par plusieurs groupes de victimes contre des compagnies soupçonnées d’avoir aidé le régime de l’Apartheid. Plusieurs sociétés, notamment IBM, Ford et General Motors, sont visées par cette plainte. « (C’est) une avancée majeure dans le droit internationale », a déclaré, à l’AFP, Michel Hausfield, l’un des avocats des plaignants sud-africains.
Les multinationales dans la ligne de mire
Les victimes demandent une indemnisation dont le montant n’a pas été précisé. Ils accusent les constructeurs automobiles d’avoir fourni des véhicules militaires utilisés dans la répression des Noirs sud-africains. IBM est de son côté accusé d’avoir fourni du matériel utilisé pour surveiller des dissidents. Pour sa défense, la société informatique a rétorqué que son objectif était de vendre ses produits. Mais la juge fédérale a pris sa décision. Shira Scheindlen a autorisé les plaignants à poursuivre IBM, Ford et General Motors (des constructeurs automobiles) pour « assistance, incitations à des actes de torture, aux exécutions et déni de nationalité arbitraire ». Le groupe allemand de défense Rheinmetal, et la société informatique japonaise Fujitsu, sont elles aussi dans le collimateur. Les poursuites contre d’autres sociétés, notamment les banques britannique Barclays et suisse UBS, ont en revanche été rejetées.
Les entreprises en cause ont averti que cette affaire pourrait nuire aux relations entre les Etats-Unis et l’Afrique du Sud. Soutenues par l’Etat américain, ces multinationales ont jusqu’en 2011, année probable du procès, pour préparer leur défense.