Antony Blinken est en tournée africaine qui le mènera dans plusieurs pays. Lors de son passage en Côte d’Ivoire, le Secrétaire d’État américain est largement revenu sur les orientations de la coopération entre les États-Unis et les pays d’Afrique.
En séjour en Côte d’Ivoire, le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a annoncé un renforcement de la coopération entre Washington et Abidjan. Notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. « Nous avons un soutien à la fois d’équipement technique et d’information, qui aide les Ivoiriens à faire face aux menaces qui existent », a confié le diplomate, lors d’un entretien à RFI.
A la question de savoir si Washington envisage d’installer une base militaire en Côte d’Ivoire, Antony Blinken se veut clair. « Pour l’instant, nous nous forçons sur les questions de l’aide concrète qui puisse faire une différence. J’ai pu annoncer, lors de ce séjour, une aide supplémentaire pour la Côte d’Ivoire. Aide à la fois financière, mais aussi en équipement militaire nécessaire pour faire face aux extrémistes, a-t-il confié au journal français.
Avec Wagner, « le terrorisme, l’abus des ressources est dans le sillage »
Sur l’aide supplémentaire de 45 millions de dollars pour les pays côtiers, Blinken explique que « ça va se traduire en équipements nécessaires, justement pour faire face aux dangers. Ça va se traduire en technologie. Ça doit se traduire aussi en coopération entre nos divers experts. Et je pense que ça peut faire une différence pour sécuriser les endroits qui sont en danger ».
S’agissant du Niger, le Secrétaire d’État américain dit attendre la libération immédiate de Mohamed Bazoum. Il a en outre appelé à « une transition très claire et dans un délai court, pour un retour au système démocratique qui représente le peuple du Niger ». Sur un tout autre registre, le diplomate américain dit avoir constaté qu’en Afrique, dans des pays qui coopèrent avec le groupe russe Wagner, « la violence, le terrorisme, l’abus des ressources est dans le sillage ».
« Donner un autre choix » aux pays d’Afrique
Et pour Blinken, la réponse pour contrer Moscou se trouve au niveau de « notre coopération, nos programmes de sécurité, les investissements que nous faisons ». Pour lui, il est plus question de « donner un autre choix » aux pays africains. Le diplomate américain appelle les pays africains à se soutenir, précisant que les États-Unis ne peuvent apporter à la CEDEAO qu’un soutien diplomatique.
Blinken insiste qu’il faut « s’assurer qu’il y a des réponses africaines aux problèmes de l’Afrique, mais soutenues par les États-Unis ». Non sans mettre en garde : « On ne peut pas se substituer aux pays africains. Au contraire, on veut les soutenir et agir ensemble, parce qu’on n’est plus dans un schéma où on pose la question « qu’est-ce qu’on peut faire pour l’Afrique ? ». Pour Antony Blinken, il faut plutôt se demander : « qu’est-ce qu’on peut faire avec l’Afrique ? ».
« Avoir de vrais partenariats où on écoute »
Cette sortie de Blinken intervient au moment où la France peine à s’entendre avec beaucoup de ses anciennes colonies en Afrique. Paris étant caricaturé de « trop paternaliste » et est mis à l’étroit dans plusieurs pays ouest-africains. Conscient de cet état de fait, Washington, relève Blinken, « essaie d’avoir de vrais partenariats où on écoute. Pour essayer de comprendre ce qui peut réussir dans le défi que nous avons devant nous ». Pour le diplomate, ce n’est pas une question de dire aux amis ou autres « il faut choisir ». Loin de là !
Le Secrétaire d’État américain relève que pour les États-Unis, « le défi est de montrer que nous offrons un bon choix ». Il appartient, selon lui, « aux amis et autres de décider ». Antony Blinken trouve les jeux ouverts et que tout dépend de la politique que les différents États veulent mener. « Les besoins sont tels qu’il y a de la place pour tout le monde », dit-il. Pour lui, son pays essaie « de soutenir et d’apporter des investissements qui sont une course vers le haut, avec les meilleures normes ».