Antananarivo carbure mal


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Drapeau de Madagascar
Drapeau de Madagascar

Après les urnes et les armes, les troupes de Marc Ravolamanana, président élu, et les partisans de Didier Ratsiraka ont choisi le carburant comme nouveau moyen de combat. Au grand dam de la population qui a vu les prix prendre un envol spectaculaire.

Les Malgaches préfèrent la marche à pied. Cela coûte moins cher. Dans la nuit de mardi à mercredi, l’essence est passée de 5.440 à 9.600 francs malgaches (de 0,9 à 1,5 euro environ), et le gazole de 4.250 à 7.910 fmg (de 0,7 à 1,3 euro environ). Une hausse due à une « taxe pétrolière pour les provinces autonomes », instituée par Didier Ratsiraka. Une hausse qui a poussé les chauffeurs de taxi et les transporteurs, rejoints par des habitants de Toamasina, fief du président sortant, à envahir la rue pour exprimer leur mécontentement. Cette ville est stratégique à plus d’un titre : Toamasina dispose de l’unique raffinerie de Madagascar et aussi du premier port d’approvisionnement en carburant. Les partisans de Didier Ratsiraka exercent un blocus étouffant sur Antananarivo, en la privant de carburant et de l’approvisionnement en nourriture et médicaments.

Du carburant pour les enterrements !

« Le prochain arrivage de carburant dans la capitale pourrait être distribué aux consommateurs », promet, prudemment, Gabriel Ratsimihety, Directeur général de l’Office malgache des hydrocarbures (OMH). Depuis le début de la crise, en décembre dernier, Antananarivo vit au rythme des pénuries. Et après la proclamation officielle de Marc Ravalomanana à la tête de l’Etat, le blocus sur la capitale s’est renforcé. Le dynamitage des ponts menant vers la capitale par les partisans du président sortant oblige le nouveau gouvernement à une gestion urgente des approvisionnements.

La capitale en panne sèche. Les autorités de la ville ont établi un  » stock stratégique « , évalué à 750 000 litres par jour. Or, la demande est très forte et la pénurie trop lancinante. L’OMH a instauré des autorisations d’achat, délivrées pour les enterrements, les malades nécessitant le déplacement et pour les administrations. Cette situation a favorisé l’émergence d’un marché noir d’hydrocarbures très florissant. Mais devant les prix exorbitants, les Malgaches se sont mis à la marche à pied, à la grande colère des chauffeurs de taxi et des transporteurs.

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