Les anniversaires peuvent se célébrer chaque année, mais une réforme de l’assurance-maladie ne se rate pas. Alors Barack Obama s’est fait studieux pour donner corps à l’une de ses principales promesses de campagne le jour de ses 48 printemps.
Né un 4 août (1961). Barack Obama fête ce mardi ses 48 ans. Son anniversaire, le premier à la Maison Blanche de son hôte afro-américain, intervient au moment où il s’évertue à mener à bien la réforme de l’assurance-maladie, l’un des piliers de sa campagne présidentielle. Le 31 juillet, début des vacances parlementaires, il a réussi à convaincre in extremis l’influente commission de l’Energie et des Finances de la Chambre des représentants américaine. Ce qui présage d’un vote en septembre. Cependant, le président américain a eu moins de chance avec le Sénat. Ce dernier a repoussé les débats sur l’assurance-maladie à la rentrée parlementaire. Barack Obama doit y convaincre 60 sénateurs.
Objectif de cette réforme qui donne (aussi) des cheveux blancs à Barack Obama : permettre à 46 millions d’Américains d’avoir accès aux soins. Le coût de l’opération est estimé à 1000 milliards sur 10 ans. Prohibitif, s’insurge ceux de son propre camp, ces démocrates conservateurs très à cheval sur les finances, les membres de la « Blue dog coalition » . Un avis que partagent aussi les républicains qui comptent infliger une cuisante défaite au président Obama. Le sénateur républicain de la Caroline du Sud Jim DeMint prévoit un nouveau « Waterloo » là où Bill et Hillary Clinton avaient déjà échoué en 1993. Les puissants lobbys des assurances privées et de l’industrie pharmaceutique jouent également leur va-tout.
Un anniversaire sous le signe de la santé
Et la côte de popularité de Barack Obama, en baisse, est loin de constituer un encouragement dans cette période délicate. Une image, mise en ligne en janvier dernier par un étudiant américain de Chicago, où Barack Obama est transformé en Joker, l’ennemi juré de Batman, est mystérieusement réapparue ce week-end à Los Angeles avec la mention « socialism ». Selon un sondage USA Today/Gallup, publié le 21 juillet, 50% (contre 44%) des Américains désapprouvent la manière dont le président Obama gère la réforme de la santé. Il faut dire qu’ils ne sont pas non plus convaincus par son plan de relance. Quarante-sept pour cent d’Américains (contre 49%) approuvent sa politique économique. Ce chiffre était de 59% en février et il décline fortement depuis mai.
Barack Obama, qui a lié la réforme de la santé et la reprise économique, et ses troupes tenteront une opération de séduction durant ce mois d’août pour convaincre l’opinion publique. Les méthodes seront celles de la campagne : aller, encore une fois, au plus près des populations pour leur expliquer le bien-fondé de la réforme. Au programme, réunions publiques menées par les députés et le président Obama, actions sur le terrain et spots publicitaires. Afin de mettre les Américains dans les meilleures dispositions possibles, le gouvernement distille la bonne nouvelle de la reprise économique. Entre avril et juin, le PIB américain s’est contracté de 1% au lieu des 1,5% prévus.
A la veille de ses 48 ans, Barack Obama a confié au Time Magazine qu’il vivait « le test le plus difficile de sa carrière ». Pour juguler sa «frustration» de ne pas avoir pu amadouer le Sénat, il s’est montré studieux ce mardi. Pas de grande fête d’anniversaire, comme en 2008, où 850 personnes étaient conviées (une petite a été organisée ce week-end à Camp David ). Mais un déjeuner de travail avec les 58 sénateurs démocrates et les indépendants qui permettront au président américain de s’offrir peut-être un magnifique, mais tardif cadeau d’anniversaire : une réforme de la santé viable et applicable.