Le congrès du Mouvement Populaire pour la Libération de l’Angola (MPLA), le parti au pouvoir, vient de s’achever à Luanda, après quatre jours de travaux. Plus de 2500 délégués étaient présents. Commencé le 17 juillet , ce congrès a été marqué par la reconduction sans surprise du Président José Edouardo Dos Santos, seul candidat en lice, à la tête du Parti et de facto candidat-Président devant conduire le parti aux élections législatives de 2017.
Il faut rappeler que la constitution angolaise ne prévoit pas d’élection présidentielle au suffrage universel, mais stipule que le Président du parti vainqueur des législatives devient automatiquement Chef de l’Etat. Il briguera donc un nouveau mandat à partir de l’année prochaine.
Le VII congrès du MPLA a été marqué également par l’élargissement du comité central en faveur de la jeunesse et des femmes comme l’avait souhaité le Président Dos Santos. Parlant du parti et de son congrès une semaine plutôt, le Président reconnaissait que le Parti grandissait, qu’il fallait qu’il se renouvelle et qu’il fallait attacher une grande importance à l’intégration des jeunes et des femmes dans les organismes de gestion du parti mais également de l’Etat.
Les propos du Président ont été suivi d’effets, car le Congrès aura consacré l’entrée des jeunes et des femmes dans le comité central du MPLA. Parmi les nouveaux entrants, on note également l’arrivée de deux des enfants du Président Dos Santos : Jose Filomeno Dos Santos (dit Zenu), qui pilote le Fond souverain de l’Angola, et Welwistchea Dos Santos (surnommé Tschizé), qui dirige la chaine de télévision publique TPA2.
Pour les observateurs, la place laissée à la jeunesse et aux femmes dans les instances du parti lors du congrès est un élément nouveau. Cela dénote une prise de conscience des enjeux de modernisation, surtout dans la période actuelle où le pays connaît une sévère crise économique, due en grande partie à la chute du prix du pétrole dont dépendent à plus de 70 % les revenus de l’Etat Angolais. Le pays a connu quelques secousses ces dernières années sans pour autant que cela soit de nature à affaiblir le régime en place. Mais cela a sonné comme un avertissement, renchérit un spécialiste du pays. Aujourd’hui, la population angolaise est estimée à plus de 23 millions d’habitats dont plus de 60 % ont moins 25 ans. Ignorer cette jeunesse serait une erreur monumentale.
L’ombre de la succession de l’actuel Président a plané durant tout le congrès du MPLA. Beaucoup d’observateurs attendaient la fin de celui-ci pour connaître le bureau exécutif notamment le nom du Vice Président. Mais il faudra attendre mardi 23 août, pour connaitre celui ou celle qui deviendra numéro deux. En effet, le comité central se réunira alors pour élire les autres membres du bureau exécutif, notamment le Vice-Président du Parti ainsi que le secrétaire général du Parti.
Le suspense demeure. Même si rien ne permet de dire si oui ou non, le Vice-Président actuel, Manuel Vicente sera reconduit ou non, beaucoup d’observateurs en font néanmoins le pari. Demain pourrait donc voir le Président acter une bonne fois pour toute le choix de son dauphin pour 2018. En effet, Edouardo Dos Santos a annoncé, en mars 2016, qu’il comptait quitter le pouvoir en 2018, soit un an après les élections législatives devant avoir lieu en 2017. Cette dévolution pacifique du pouvoir serait un soulagement dans un pays qui reste encore marqué par des années de guerre civile.