Angola : l’ancien Président José Eduardo Dos Santos dans le collimateur de la justice


Lecture 2 min.
images_cms-image-000021062

En Angola, la famille Dos Santos n’est visiblement pas au bout de ses peines. Après ses enfants, José Filomeno et Isabel, c’est le patriarche José Eduardo, lui-même, qui est visé par la justice de son pays. C’est ce qu’a laissé entendre récemment le Président Joao Lourenço.

Dans une interview récemment accordée au quotidien américain Wall Street Journal, le Président angolais, Joao Lourenço a fait des révélations qui accablent son prédécesseur, José Eduardo Dos Santos et son régime. En effet, à en croire le Président Lourenço, qui a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, l’Angola aurait perdu jusqu’à 24 milliards de dollars sous le règne de José Eduardo Dos Santos qui a dirigé le pays pendant 38 ans.

Selon Joao Lourenço, sur cette somme, 13 milliards auraient été subtilisés par le biais de contrats frauduleux signés avec la compagnie pétrolière nationale, la Sonangol, pendant longtemps dirigée par Isabel Dos Santos, propre fille de José Eduardo Dos Santos.

Le Président angolais a également laissé entendre que 5 milliards de dollars ont été détournés par les deux compagnies nationales de diamant, Sodiam et Endiama. Ces déclarations mettent en difficulté l’ancien Président dont le fils José Filomeno, ex-patron du Fonds souverain angolais, purge, depuis son jugement, le 14 août 2020, une peine de cinq ans d’emprisonnement pour fraude et trafic d’influence.

Isabel Dos Santos, demi-sœur de José Filomeno, ancienne P-DG de la Sonangol, et longtemps reconnue comme la femme la plus riche d’Afrique est en fuite, n’osant pas remettre les pieds en Angola où de lourds soupçons de corruption et de détournements de deniers publics évalués à plusieurs milliards de dollars pèsent sur elle.

La question est maintenant de savoir si des poursuites seront engagées contre l’ex-Président qui a, depuis un certain temps, élu domicile à Barcelone, en Espagne.
Affaire à suivre.

Avatar photo
Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
Facebook Linkedin
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News