Dans son dernier rapport, l’organisation de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch, a dénoncé les violences policières contre les vendeurs ambulants dans les rue de Luanda, la capitale angolaise. La police les oblige régulièrement à quitter leur emplacement et vole même leurs marchandises.
La police n’y va pas dans la dentelle avec les vendeurs ambulants de la capitale angolaise, Luanda. Ces derniers ont confié leur ras-le-bol contre les brutalités policières à leur encontre, à l’organisation de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch. « Des officiers de police et des inspecteurs du gouvernement, la plupart du temps en civil et sans qu’on puisse les identifier, s’en prennent aux vendeurs ambulants, dont beaucoup de femmes avec enfants, au cours d’opérations visant à les faire quitter la rue », dénonce l’ONG dans son dernier rapport.
Les policiers qui ont pour mission de les faire quitter leur emplacement n’hésitent pas à les frapper, agresser, ou encore voler leurs marchandises.
Ces brutalités policières se sont amplifiées depuis octobre 2012, lorsque
le gouverneur de la province de Luanda, Bento Sebastião Francisco Bento, a déclaré vouloir mettre fin à la vente ambulante anarchique dans les rues de la capitale, créant l’obligation pour les vendeurs de se déclarer auprès des autorités locales. En janvier, il a annoncé la construction d’une cinquantaine de marchés à Luanda pour accueillir les vendeurs de rue dans des lieux sécurisés et contrôlés.
Absence de politique publique
Seulement, ces derniers refusent de regagner ces marchés qui nuisent selon eux à leur chiffre d’affaire, arguant qu’ils se trouvent trop loin de leurs clients, préférant poursuivre leur activité de façon informelle. Le sujet a fait grand bruit dans le pays, où le taux de chômage, qui frise les 30%, pousse une grande partie de la population à recourir au secteur informel.
La presse gouvernementale a loué la mise sur pied de ces marchés pour accueillir les marchands ambulants, arguant qu’une réglementation de leur activité est une bonne chose en termes de sécurité et de santé publique.
Mais de nombreux journaux ont critiqué les brutalités policières contre les marchands ambulants et l’absence d’une réelle politique publique sur la question.
L’Angola panse toujours ses plaies héritées de la guerre civile qui a divisé le pays jusqu’en 2002, et plongé la nation dans de profondes crises. Désormais, le pays s’appuie sur sa manne pétrolière pour se reconstruire. Bien qu’une classe moyenne immerge pas à pas, deux-tiers de la population vivent dans une grande misère, avec moins de deux dollars par jour. Dans la capitale, Luanda, des immeubles et grattes ciels poussent partout. Mais il n’est pas rares non plus de voir des populations démunies vivre dans des bidonvilles.