La Chancelière allemande Angela Merkel est d’avis que la Tunisie doit cesser de bloquer les expulsions de ses ressortissants et aider à juguler la migration vers l’Europe. Mieux, la Chancelière insiste pour classer la Tunisie, le Maroc et l’Algérie comme « pays sûrs » et ainsi légitimer le rejet des demandes d’asile.
Angela Merkel n’est pas du tout contente et elle le fait savoir à qui veut l’entendre, surtout à la Tunisie. La Chancelière allemande est d’avis que ce pays d’Afrique du Nord doit cesser de bloquer les expulsions de ses ressortissants et aider à juguler la migration vers l’Europe. Partant de là, la Chancelière insiste pour classer la Tunisie, le Maroc et l’Algérie comme « pays sûrs ».
Cette position qu’Angela Merkel compte faire connaître, ce mardi 14 février 2017, à son homologue tunisien, Youssef Chahed, intervient quelque temps après l’attaque au camion-bélier commise par le Tunisien Anis Amri pour le compte du groupe Etat islamique sur un marché de Noël de Berlin en décembre 2016 et qui avait fait 12 morts. A l’instar du Maroc et de l’Algérie, la Tunisie est accusée d’empêcher les expulsions de ses citoyens, en particulier ceux liés à la mouvance salafiste. Alors qu’il avait été identifié par Berlin et même classé « dangereux » par le Renseignement intérieur allemand, Anis Amri a été « protégé » par Tunis qui a, des mois durant, nié qu’il est un de ses ressortissants.
Samedi, Angela Merkel, tout en qualifiant de « positive » l’attitude de la Tunisie depuis l’attentat, a souligné que « nous allons discuter pour voir comment faire (…) afin que les choses aillent plus vite, en particulier lorsqu’il s’agit d’individus classés dangereux ». La chancelière compte aller plus loin encore, elle a prévu de discuter avec son homologue Youssef Chahed de la création de camps en Tunisie pour y accueillir les migrants sauvés au cours de leur traversée de la Méditerranée et empêcher ainsi leur arrivée en Europe.
Selon les statistiques, les Tunisiens, Algériens et Marocains obtiennent le statut de réfugié dans respectivement 0,8%, 2,7% et 3,5% des cas. Ce qui relève d’une exaspération de Berlin qui insiste pour classer la Tunisie, le Maroc et l’Algérie comme « pays sûrs » et ainsi légitimer le rejet des demandes d’asile.